De Abdoulaye Faye, correspondant de Teranganews à Diourbel
Candidat à la candidature pour le scrutin présidentiel du 25 février, le président du parti pour la solidarité du peuple (PSP), Dr Aliou Camara a déjà réuni le nombre de parrainages citoyen, ce à quelques semaines du début des dépôts au conseil constitutionnel.
A quelques semaines des débuts des dépôts de candidature au conseil constitutionnel en perspective de la présidentielle de février 2024, ce mercredi, le leader du parti pour la solidarité du peuple (PSP) et candidat à la candidature, Dr Aliou Camara, a présenté le bilan à mi-parcours de la campagne de collecte des parrainages. Selon lui, ils sont à 90% des parrainages du maxima demandé (0,8%). « Pour les parrainages, nous sommes à 90% des parrainages du maxima. Donc il nous manque juste 10% pour atteindre aujourd’hui le maxima qui est demandé qui est de 58 925 », a déclaré Dr Camara.
Pour être candidat à l’élection présidentielle au Sénégal du 25 février 2024, il faut remplir les conditions des nouvelles dispositions légales du parrainage qui consacre le parrainage citoyen qui est situé entre 0,6% et 0,8% du fichier électoral ou bien le parrainage des élus (soit 13 députés ou 120 élus locaux).
D’après Dr Camara, cette loi sur le parrainage est antidémocratique et inéquitable. « Cette loi sur le parrainage est antidémocratique et inéquitable parce qu’aujourd’hui la constitution dispose que tous les sénégalais sont égaux devant la loi. Mais quand on considère la loi sur le parrainage, on constate que tous les candidats ne sont pas donc logés à la même enseigne. Tous les candidats n’ont pas d’élu mais tous les candidats ont des citoyens qui peuvent les parrainés. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui cette loi-là est discriminatoire. On devait uniquement considérer le parrainage citoyen qui aurait permis à tous les candidats d’être au même niveau de départ. Aujourd’hui donc, ceux qui ont 13 députés ont profité beaucoup plus des avantages de la loi que d’autres sénégalais qui n’ont pas d’élu. Donc vraiment nous dénonçons cet état de faite, le fait que la loi sur le parrainage ne soit pas du tout équitable ni démocratique et discriminatoire », dénonce –t–il.
Le candidat du PSP a aussi déploré le fait que le nouveau fichier électoral, auquel les candidats devraient se baser pour effectuer les parrainages, n’est pas à leurs portées. La disponibilité du nouveau fichier électoral, selon Dr Aliou Camara, aurait permis aux primo votants de pouvoir parrainer et aussi aux candidats d’atteindre facilement le minima et la maxima imposé par la loi. Il demande à l’État du Sénégal de mettre à la disposition des candidats le nouveau fichier électoral pour que les nouveaux inscrits puissent les parrainer.
« Sur les parrainages, c’est que justement le taux du parrainage citoyen, qui est calculé entre 0,6% et 0,8%, a été calculé sur le nouveau fichier qui a été augmenté de presque 300 milles nouveaux électeurs. Et ce nouveau fichier là, n’est pas disponible. Si on applique de 0,6% à 0,8% sur le nouveau fichier, on se retrouve à 44 000 parrains pour le minima. Alors que si on l’applique sur l’ancien fichier qui est disponible, le minima sera de 36 000 parrains. Donc, aujourd’hui on a un gap important qui a été ajouté au parrainage citoyen et le fichier n’est pas disponible. Ce qui veut dire que les nouveaux inscrits qui sont dans le nouveau fichier ne peuvent pas nous parrainer. Donc ça aussi, c’est discriminatoire parce que les nouveaux inscrits qui ont été ajoutés au niveau de la loi sur le pourcentage des parrainages, ceux-là ne peuvent pas parrainer. Donc ils ne peuvent pas jouir de leur droit de parrainer le Dr Camara. Aujourd’hui, ça aussi c’est une erreur de l’État ou bien l’État l’a fait exprès pour retenir ces primo votants qui vont voter peut-être pour l’opposition. Nous décrions jusqu’à la dernière énergie ce blocage que l’État fait pour ne pas délivrer le nouveau fichier électoral. Le nouveau fichier électoral devait être disponible, ça aurait permis au nouveaux inscrits de parrainer, ça aurait permis aussi aux candidats d’atteindre facilement le minima et le maxima imposé par la loi. Il faut que le nouveau fichier soit disponible. Je ne sais pas s’il est disponible au palais de la république ou pas mais en tout cas au niveau des candidats, au niveau de toutes les structures dans lesquelles les candidats ont accès le nouveau fichier n’est pas disponible. Donc nous demandons à l’État de mettre à la disposition des citoyens sénégalais, des responsables et des candidats à la présidence le nouveau fichier électoral pour que ces nouveaux inscrits puissent nous parrainer », a affirmé le candidat Dr Aliou Camara en soutenant que l’État ne doit pas être le pourvoyeur de violence électoral en bloquant des candidats.
Interrogé sur la question d’un éventuel report de la présidentielle agité dans certains cercles selon Dr Aliou Camara, la situation ne s’y prête pas. « Je pense que pour reculer les élections, il faut une motivation. Il faut motiver le recul des élections. Ça n’a pas été demandé par les sénégalais, ça n’a pas été demandé par les candidats, ça n’a pas été demandé par la majorité en tout cas des gens qui concourent pour aller à l’élection présidentielle. Je ne vois pas quels sont les raisons qui pourraient pousser à reporter ces élections-là. (…) Le Sénégal est un pays qui marche normalement. Les institutions marchent normalement, les activités politiques, économiques, sociales marchent normalement je ne vois pas la raison qui pourrait pousser l’État ou bien le parti au pouvoir à reporter les élections. En tout cas la situation ne s’y prête pas. La situation se prête à l’organisation normale et à temps échu de l’élection présidentielle. En tout cas nous, nous profitons de votre question de ce point de presse pour dire que nous dénonçons jusqu’à la dernière énergie toute tentative de falsifier ou bien de bloquer le processus électoral. Le Sénégal est en chantier vers l’élection présidentielle, il faut que les gens puissent respecter le processus électoral et surtout l’échéance de l’élection présidentielle. Je ne vois pas pourquoi on pourrait reporter aujourd’hui l’élection présidentielle. En tout cas, quel que soit l’envi ou bien le désir du parti au pouvoir de reporter les élections, nous nous positionnons contre toutes décisions en la matière. Maintenant, si on reporte les élections ça profite à qui ? Ça profite peut être au candidat de BBY qui vient d’arriver dans la soupe. Il vient d’arriver dans la course. Il n’a pas assez de temps justement pour s’imposer et être un bon candidat. Ou bien ça profite à qui ? Ça profite au président Macky Sall qui n’a pas encore vraiment assez du fauteuil du pouvoir. Il a encore envie de continuer malgré la pression qui l’a fait reculer pour son 3e mandat. En tout cas nous, nous disons haut et fort que le Sénégal aujourd’hui peut aller à l’élection présidentielle », dit-il.