La fille de l’ancien Président de l’Angola est soupçonnée de détournement de fonds lors de son passage à la tête de la Sonangol, l’entreprise pétrolière nationale. Elle est accusée d’avoir ordonné des paiements et des mouvements de fonds jugés suspects et s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros.
« Nous avons mis en place une commission d’enquête interne pour enquêter sur les informations diffusées », a affirmé mardi 19 décembre, le porte-parole de la Sonangol, Mateus Benza. « Nous vérifions de possibles détournements mais je ne confirme rien pour le moment », a-t-il ajouté.
Benza fait référence aux accusations relayées par la presse locale qui affirme que la nouvelle direction de la compagnie a identifié « un transfert suspect » de 57 millions d’euros vers un compte à Dubaï. Elle pointe également du doigt un virement mensuel qui serait versé vers une entreprise portugaise d’Isabel Dos Santos.
Selon Isabel Dos Santos, ces allégations ne sont que des fausses nouvelles qui n’ont que pour objet de remettre en cause son intégrité.
« En juin 2016, la compagnie pétrolière était en état de pré-faillite », a-t-elle d’emblée rappelé dans un long communiqué publié le 16 novembre. « Nous avons réduit la dette financière de 13 milliards de dollars à 7 milliards de dollars ; nous avons augmenté nos revenus de 14,8 milliards de dollars en 2016 à 15,6 milliards de dollars en 2017 ; (…) nous avons augmenté la production de la raffinerie de Luanda, passée de 50 000 à 60 000 barils [et] avons commencé l’exportation ; nous avons réduit le coût de production du baril de 14 à 7 dollars ; nous avons augmenté la production de gaz de 238 % », évoquait-elle entre autres.
Cette enquête de la Sonangol intervient à peine un mois après le limogeage d’Isabel Dos Santos par le successeur de son père: Joao Lourenço. Le nouveau Président avait alors décidé de « relever de leurs fonctions les membres du conseil d’administration » de la Sonangol.

