Les écoles Yavuz Selim ne sont pas prêtes d’ouvrir leurs portes en raison de la décision de l’Etat du Sénégal d’assurer la gestion provisoire du groupe. L’administration qui a déjà encaissé la scolarité de certains parents d’élèves a annoncé, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce mardi 10 octobre, le remboursement de desdits frais de scolarité.
« Si l’école ferme et c’est aujourd’hui le cas, les parents d’élève seront naturellement remboursés », affirme Madiambal Diagne, PCA de Yavuz Selim SA, devant la presse et les parents d’élèves venus s’enquérir de l’avenir de leurs enfants. Les négociations entreprises entre l’Etat et l’administration n’ont donc pas trouvé d’issue favorable. L’Etat du Sénégal a finalement décidé d’assurer la gestion provisoire des écoles Yavuz Selim.
Selon Madiambal Diagne les tractations avec le ministre de l’Education Serigne Mbaye Thiam se sont soldées par un échec. Le PCA de Yavuz Selim SA était pourtant confiant à la sortie de leur rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye à qui il avait proposé la reprise de la gestion par des nationaux. Ainsi, Moustapha Guirassy de l’Institut Africain de Management, Moustapha Séne, propriétaire de la centrale solaire de Kahone et David Niang (un ancien élève de l’école à qui 5% seraient attribués à titre symbolique) avaient été retenus pour racheter les écoles Yavuz Selim aux français qui en sont les propriétaires actuels. Selon Madiambal Diagne, Serigne Mbaye Thiam a finalement rejeté cette solution.
L’administration de Yavuz Selim a déclaré avoir contacté l’école Birago Diop afin de pouvoir y transférer les élèves qui souhaitent quitter leurs établissements. Elle a par ailleurs affirmé qu’elle est prête à mettre à la disposition de Birago Diop les locaux de Yavuz Selim, de même que ses enseignements. Cependant, ce scénario ne sera possible que si l’accès aux locaux de Yavuz Selim n’est autorisé par la police qui ne permet qu’au personnel de l’administration d’y entrer pour le moment.
Les parents dans la confusion
Cette annonce de l’Etat de vouloir gérer l’administration provisoire des écoles Yavuz Selim n’enchante pas les parents d’élèves. « J’envisage de transférer mon enfant », affirme madame Sambou juste après avoir entendu la position de l’Etat. « Je n’ai pas confiance en l’Etat du Sénégal car il administre mal l’école publique donc je ne pense pas qu’il puisse administrer une école privée », déclare-t-elle toute dépitée.

Egalement venue assister à la conférence de presse, la jeune Bousso, élève en seconde L n’est pas non plus convaincue par l’idée de poursuivre ses études à Birago Diop. « Moi j’ai une sciatique, ce qu’il me faut c’est d’être à l’internat. Ceux dont les parents ne vivent pas dans le pays ou voyagent beaucoup ont aussi besoin de cet internat. Vraiment Birago Diop seul ne suffira pas », déclare la jeune fille.
Le PCA de Yavuz Selim a évoqué le sort des 403 boursiers de Yavuz Selim. Ces derniers étaient pris en charge jusqu’ici par l’école. « Nous allons leur payer leur billet et les laisser rentrer chez eux », affirme Madiambal Diagne. Il affirme cependant que le ministre compte poursuivre les négociations, une occasion de sauver l’année de cette école présente au Sénégal depuis 1996.

