Les « alarmants » résultats enregistrés ces derniers temps dans la gestion de la pandémie a eu l’impact de pousser le ministre de l’Intérieur à rappeler les mesures de restrictions de façon solennelle face à la presse mais surtout de promettre des sanctions. Parce qu’après six mois de lutte contre la pandémie, les concitoyens s’interrogent et interpellent le gouvernement sur les résultats réels de ces mesures et surtout sur leur efficacité.
A cause du ‘’relâchement » noté du côté de la population, d’après le ministre, il ressort des mesures phares annoncées par celui-ci, ce vendredi 7 août, une série de restrictions avec effet immédiat dont :
– l’Interdiction des rassemblements au niveau des plages, des terrains de sport, des espaces publics et des salles de spectacle ;
-l’interdiction de toutes manifestations sur la voie publique spécialement dans la région de Dakar ;
-du port obligatoire du masque dans les services de l’administration et du privé, dans les commerces, les transports,
-respect scrupuleux des arrêtés du ministre des transports relativement au nombre de places autorisé dans les transports en commun.
« Toute violation de ces dispositions expose son auteur à des sanctions pénales pouvant aller de l’amende à l’emprisonnement », sonne-le ministre de l’Intérieur.
Les amendes peuvent aller de 200 à 20 000 FCFA ou d’un mois de prison ferme.
Des chiffres pas reluisants
A la date d’aujourd’hui renseigne le Ministre, brandissant des données statistiques, le Sénégal a un cumul de 10 887 personnes infectées soit 93,4% dont 225 décédées. Il ressort de l’analyse par région que celle de Dakar est en tête avec 8085 personnes infectées soit un pourcentage de 74%. Thiès vient en seconde position avec 1123 personnes infectées soit 10,3%. Diourbel est en 3e position avec 688 porteurs du virus soit 6,3% et Ziguinchor prend la 4e place avec 279 personnes infectées soit 2,6%.
Près de 50% des malades ont moins de 40 ans. Si l’on prend le nombre de personnes décédées, des suites du coronavirus sur l’ensemble du territoire national de façon désagrégée selon les chiffres officiels, sur les 213 décédés, 2 figurent sur la tranche d’âge de 5 à 19 ans, 8 dans celle de 20 à 39 ans, 45 dans la tranche d’âge de 40 à 59 ans et 158 dans la tranche d’âge des plus de 60 ans. En résumé, seuls 10 malades âgés de moins de 40 ans sur plus de 6 000 malades sont décédés contre 203 décès sur 4614 sur la cible des plus de 40 ans avec un chiffre alarmant de 158 décès pour ceux âgés de plus de 60 ans. D’après le ministre de l’Intérieur, la signification de cette situation est toute simple : « les jeunes constituent les vecteurs de transmission du coronavirus aux personnes âgées qui en succombent.
« Toutefois, relève-le ministre, de récentes découvertes montrent que la tranche jeune est de plus en plus infectée. Qu’ils aient conscience qu’ils ne sont nullement immunisés même s’ils sont souvent asymptomatiques. Ils constituent un danger pour eux et pour les personnes âgées avec lesquels ils vivent», lance-le ministre.
En termes de pourcentage, la maladie a beaucoup évolué au mois de mai 2020. Le Sénégal est passé de 757 malades en Avril à 2737 malades au mois de juin. Entre mai et juin le ministre note 2700 à 3171 et entre mai, juin, et juillet de 3171 à 3356. « Il y’a certes évolution, souligne-le ministre, mais le taux n’est pas le même que celui du tout début, entre mars, avril et mai », dit-il.
C’est un sacrifice de deux voire trois semaines que le gouvernement demande à la population sénégalaise. « Dans les normes, et avec le respect scrupuleux des mesures barrières dans la région de Dakar, dit-le ministre, il y’a de fortes chances que la capitale connaissent un recul de la pandémie comme dans les autres régions ».
Concernant le retour à l’état d’urgence à l’instar des autres pays, le ministre affirme que l’heure n’est pour le moment pas au re-confinement au Sénégal. « C’est difficile dans un pays où plus de 90% de l’activité économique est informelle, de confiner les gens. D’autant plus que le Président dit qu’il faut que les activités continuent », pose-Aly Ngouille Ndiaye.
Ces mesures énoncées ne concernent pas que les populations de Dakar et des trois autres régions à charge. Il est judicieux de rappeler que ceci touche également, les populations des contrées les plus reculées du pays. « Vigilance, patience et respect des restrictions s’imposent à tout Sénégalais », ministre.