De Adama SENE, TerangaNews Saint-Louis
Le programme mis en place pour pallier l’érosion côtière et l’avancée de la mer plus accentuée sur la partie Nord de la Langue de Barbarie, notamment dans la zone urbanisée dont les habitations situées en bordure de plage sont détruites ou directement menacées par ce phénomène, a vu son plan programme de travail et du budget annuel (PTBA) 2020 relatif au projet de protection côtière de Saint-Louis (PPCS) validé par le comité régional de pilotage. Le budget de l’exercice 2020 est arrêté à la somme de 5 135 047 198 de francs CFA contre 4 822 206 800 de francs CFA.
A en croire le gouverneur chargé du développement, la construction de cet ouvrage linéaire de 2150 m permettra de de lutter contre l’érosion côtière qui a fini par entamer sérieusement les conditions de vie des populations mais également leurs activités socio-économiques. Raison pour laquelle, la validation a été faite sans aucune réserve pour permettre aux exécutants d’aller directement au lancement et au démarrage des travaux. « Lors du dernier conseil des ministres tenu hier, le Président de la République a rappelé l’importance qu’il accorde à la réalisation du projet car l’érosion côtière est en train de poser d’énormes difficultés environnementales à la région de Saint-Louis », a soutenu-Mme Fatou Makhtar Fall. Une préoccupation prise très au sérieux par le maître d’ouvrage, l’Agence de Développement Municipale (ADM).
Pour son directeur des projets techniques et par ailleurs coordonnateur du projet, le démarrage et la réalisation de cette œuvre protégeront rapidement les populations et les biens des quartiers situés sur la Langue de Barbarie du risque d’érosion côtière et contribuer à l’amélioration des connaissances scientifiques sur les enjeux côtiers et à leur diffusion », expliqué-Pape Aldiouma Cissé, en marge de la rencontre avec le comité de de pilotage. Avant d’ajouter que des innovations seront apportées au suivi scientifique du projet. « Il sera mis en place un dispositif de suivi de la dynamique côtière et de gestion de la connaissance impliquant des centres de recherches et des universités dont l’UGB et l’UCAD. Ainsi pendant trois ans après la construction de l’ouvrage, un système de surveillance et de veille sera mis sur les lieux pour constater et étudier le comportement cyclique afin de lutter contre l’impact que cet ouvrage pourrait avoir en aval. Si toutefois des impacts sont repérés le projet a les capacités de faire face et de répondre par des mesures d’atténuation », a rassuré M. Cissé.
Pour rappel le gouvernement du Sénégal était intervenu en urgence en 2018, en réalisant une digue de protection frontale du littoral au niveau du quartier de Goxu Mbacc pour limiter les dégâts des vagues déferlantes de la mer. C’est dans ce contexte que l’AFD a signé une convention avec l’Etat sénégalais concerne la lutte à court terme contre l’érosion côtière sur la Langue de Barbarie à Saint-Louis (nord). Le projet prévoit la réalisation d’un ouvrage de protection d’urgence de la zone pour 16 millions d’euros (10,4 milliards de francs CFA). Selon la représentante de l’AFD à Dakar, ce projet vise à accompagner le gouvernement sénégalais dans le cadre de la réalisation des ouvrages de protection de la Langue de Barbarie confrontée aux aléas climatiques qui ont causé la destruction de nombreuses maisons. Le prolongement du mur de protection sur plus de deux kms, va contribuer à préserver des habitations cette zone fragile.