Ramtoulaye Diagne Mbengue, le recteur de l’Université de Thiès, marraine de la 17ème Foire internationale du livre, de la lecture et matériel didactique (FILDAK), a invité vendredi 22 novembre, les jeunes à combiner la lecture numérique à celle des livres classique afin de préserver ‘’l’âme du livre’’.
Intervenant à l’ouverture d’un colloque s’inscrivant dans le cadre de la FILDAK dont certaines activités ont été délocalisées dans la capitale du Rail, elle s’est notamment désolée du passage d’une époque où l’on trouvait des livres et des dictionnaires dans tous les foyers, à une autre caractérisée par la ruée sur Internet, notamment sur ‘’Google’’, un moteur de recherche.
Elle s’adressait à l’auditorium de l’Université de Thiès à un public surtout composé de lycéens issus de plusieurs établissements de la ville de Thiès.
‘’Il est important que nous soyons conscients que nous sommes à un tournant de l’histoire du livre’’, a souligné l’universitaire, et philosophe, en insistant sur la nécessité de garder ‘’à tout prix, le livre sous son format papier’’.
‘’Une étude de spécialistes de neuroscience, a montré qu’à travers la lecture numérique notre lecture devient de plus en plus superficielle’’, a-t-elle fait valoir en notant qu’à travers ce mode de déchiffrement encore appelé ‘’skim-reading’’, les gens, pris par la vitesse, se contentent de ‘’feuilleter, lire en diagonale, écumer’’, avec le risque de rester à la surface.
Devant un écran, le lecteur n’a pas le même recul, qu’avec son livre en papier, pour évaluer ce qu’il a lu. De ce fait, il est ‘’plus vulnérable aux intox’’ ou fausses informations, et est ‘’plus influençable’’, a-t-elle argumenté.
La lecture avec un livre en papier présente cet atout qu’elle donne la possibilité de revenir sur certains passages pour les ‘’approfondir’’, a poursuivi Ramatoulaye Diagne Mbengue. Il cultive l’esprit critique et la patience, a-t-elle dit, invitant les jeunes à ‘’garder cette relation privilégiée avec le livre’’.
Selon Aps, la grande Université en chantier de l’Université de Thiès favorisera cette symbiose entre tradition et modernité, en étant un ‘’espace de vie’’ où se côtoieront livres et données numériques, a-t-elle assuré.
Le ministre de la Culture et de la Communication a dans son allocution souligné le rôle du livre dans la formation de la personnalité. Bien qu’il soit classé parmi les ‘’activités passives’’, la lecture est un facteur de socialisation, de transmission de savoir et de savoir-être, permettant d’interagir avec son environnement, a-t-il dit.
Abdoulaye Diop a invité dans le même temps, la jeunesse à assurer la relève, par la transmission, du talent et du génie créateur sénégalais, qu’il considère comme ‘’notre premier produit d’exportation’’.
Interpellé sur l’image du livre sénégalais en Guinée, invitée d’honneur de la FILDAK 2019, l’écrivain guinéen Thiany Yansané a noté qu’il est ‘’très bien lu’’ dans son pays où tout le monde connaît les grands auteurs sénégalais, comme Sembène Ousmane, Birago Diop
Le colloque portant sur le thème de la 17-ème FILDAK, ‘’Livre et citoyenneté’’, est décliné en six panels avec des sous-thèmes. Le premier porte sur ‘’le fondement et la construction d’une citoyenneté responsable par le livre : options et stratégies’’.