Après l’entrée en vigueur officielle de la ZLECA le 7 juillet dernier, les 54 pays signataires de l’accord de Zone de libre-échange continentale (ZLECA), dont le Sénégal, entrent dans la phase de formulation de leur stratégie nationale. Cette stratégie vise à relever le défi de la mise en œuvre projetée à juin 2020 et considérée comme l’étape la plus cruciale.
Hier mardi 2 octobre, au cours d’un atelier, les différents acteurs du Sénégal se sont pour identifier les éléments à prendre en considération dans la formulation de cette stratégie. Actuellement, plus de 40% des exportations du Sénégal sont absorbées par le marché africain. Avec la mise en œuvre de la ZLECA, ce chiffre pourrait être fortement revu à la hausse.
Le ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, reprise par Le Soleil rappel qu’en se lançant dans l’élaboration de cette stratégie, « notre pays entend tirer profit de toutes les opportunités de ce vaste marché de 1,2 milliards de dollars américains ».
Sur ce point, le secteur privé représenté à la rencontre par Riad Boukaroum, signale quelques inquiétudes : « Avec cette mise en place, nous allons certes nous retrouver avec un grand marché mais aussi nous seront confrontés à une rude concurrence avec des mastodontes dans certains pays ». Soutenant que les opérateurs économiques devront faire beaucoup d’efforts mais ils auront besoin d’un accompagnement de l’Etat.
Selon les statistiques, en matière de commerce intra-régional, l’Afrique est à la traîne. Les échanges entre pays africains ne dépassent pas les 15% alors que dans l’Union européenne, en Asie ou encore en Amérique du Nord, ils représentent respectivement 70%, 52% et 50%. C’est dans ce contexte que la ZLECA a été mise en place et l’accord l’instituant est officiellement entré en vigueur le 7 juillet 2019, lors du 12e Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine (UA) tenu à Niamey.
La ZLECA, selon la Commission économique africaine (CEA), pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3%, en éliminant les droits de douane à l’importation et le doubler si les obstacles non-tarifaires sont réduits.