Thierno Baye Diène Teranganews Matam
Les désastres d’une pluviométrie on ne peut plus abondante ces dernières semaines vont crescendo dans les villages et hameaux de la région de Matam. Ces localités situées sur la vallée du fleuve Sénégal, communément appelés Dandé Mayoo, sont quasiment coupées du monde à l’heure actuelle. En effet, les deux principaux points de passage situés à Orefondé et à Ndouloumadji sont impraticables à cause des eaux pluviales poussant ainsi les populations à faire des détours de plus de 60 kilomètres sur une piste dans un état plus que délabré.
A l’image de la jeune femme, Fama Sow, originaire du village de Mow, de la commune de Bokidiawé, qui a du passer par Nguidjilone, Diamel, Matam et Ourossogui pour rallier Thilogne, soit un trajet de plus 90 km, alors qu’en temps normal, elle parcourait juste 35 km pour arriver à destination. « J’ai dépensé près de 3000fcfa pour arriver à Thilogne, en plus le trajet est trop long, je suis véritablement exténuée. C’est une urgence qui m’a faut venir à Thilogne, sinon jamais je ne ferai ce long périple. D’ailleurs ce sera mon dernier voyage jusqu’à la fin de l’hivernage ». Dit-elle avant de s’oublier face à une autre femme bien plus malmenée par la fatigue « la femme avec qui j’ai fait le voyage est bien plus fatiguée que moi, elle m’a dit qu’elle venait de Gaol et qu’elle se rendait à Galoya. Elle a fait un grand tour (Ndlr 110 km), j’ai eu vraiment pitié d’elle.
La situation est d’autant plus alarmante que les eaux de ruissellement en provenance du ferloo continuent d’affluer au pont de Diamel. Si des mesures d’urgence ne sont pas prises, Diamel, seule voie de passage pour les populations du dandé mayo, risque d’être engloutie par les eaux et les déplacements seraient impossibles pour les habitants de ces localités.