De Abdoulaye Faye, correspondant de Téranganews à Diourbel.
La communauté mouride commémore ce jeudi 27 juin, à Touba, le Magal ou la venue au monde du troisième khalife général des mouride Serigne Abdoul Ahad Mbacké. On l’appelait le véridique par ses prises de positions, sa ferme volonté de débarrasser Touba, la cité fondée par son père de tout ce qui n’est conforme aux pratiques et préceptes de l’Islam et la Sunna du Prophète Mouhammad (PSL). Cheikh Abdoul Ahad c’était aussi le bâtisseur, la corniche de Touba, la bibliothèque Khadimou Rassoul dédiée à l’enseignement et à la recherche. Il est aussi celui qui a révolutionné le port vestimentaire des mourides en adoptant sa tenue grand boubou communément appelé « Baye lahad » qui est devenue une identité mouride.
Cheikh Abdoul Ahad Mbacke a vu le jour en 1914 à Diourbel, au Sénégal. A sa naissance son vénéré père Cheikh Ahmadou Bamba prenant à témoin ses plus proche disciples déclara : » Priez pour lui afin qu’Allah lui accorde longue vie car, je palce en lui un immense espoir ».
Définir de manière incontestable qui est Serigne Abdoul Ahad est une gageure impossible, à laquelle même la connaissance n’a encore pu arriver à cerner ses multiples facettes. Plus illustre que lui sur terre tu ne le verras. Lis son parcours, tu verras qu’il est un homme d’exception. Un tour d’horizon sur ses qualités ne peut être que lacunaire. Il était un homme véridique, authentique, éloquent, méthodique, vertueux, saint, cultivé, d’esprit vif qui faisait l’unanimité. Il fut un homme très simple, sobre toujours assis par terre, toujours se référent en son prénom ‘abd ( serviteur).
Il fut un homme de conviction, de principe, avisé, éclairé, très averti toujours disposant le don de distinguer l’information authentique de l’information mensongère. Il savait conduire, éduquer, communiquer et diriger les hommes dans la juste direction. Serigne Abdoul Ahad était un homme complet qui sait aussi bien défendre sa vérité et protéger les plus faibles tout ayant la capacité de leur dire la vérité. Il sait aussi être philosophe, politique, gestionnaire et enseignant quand il agit et lorsqu’il parle.
En 21 ans de khalifat, Serigne Abdoul ahad a abordé tous les sujets religieux, sociaux, économiques, etc. A l’écouter, l’on peut dire qu’il était un penseur, mais un penseur engagé dans les affaires de la cité. Elle s’était inscrit dans une logique de pratique du monde dans le sens de l’utilité. Serigne Abdoul Ahad est ce que l’on pourrait nommer aujourd’hui un homme total non pas tant par ce qu’il a dit, écrit ou pensé, mais parce qu’il mis en pratique ce qu’il pensait et qu’il a même payé le prix fort pour cette volonté.