C’est ce lundi 10 juin 2019, qu’a lieu la 131e édition du Pèlerinage Marial de Poponguine.
Saint Jean Paul II, en donnant le sens du pèlerinage chrétien disait : «La dynamique propre au pèlerinage révèle avec clarté certaines étapes que le pèlerinage rejoint, et qui deviennent un paradigme de toute sa vie de foi : le départ rend évidente sa décision d’aller jusqu’au but et de rejoindre les objectifs spirituels de sa vocation baptismale ; le chemin le conduit à la solidarité avec ses frères et à la préparation nécessaire pour la rencontre avec son Seigneur ; la visite au Sanctuaire l’invite à l’écoute de la Parole de Dieu et à la célébration sacramentelle ; le retour, enfin, lui rappelle sa mission dans le monde, comme témoin du salut et constructeur de paix. »
Alors que signifie pour nous aujourd’hui aller au pèlerinage marial de Poponguine ?
Rompre avec son quotidien
Lorsque l’on décide se rendre en pèlerinage nous quittons nos foyers, nos lieux de travail, notre environnement de tous les jours afin d’effectuer une quête spirituelle. Souvent certains s’en vont avec une petite crainte : qui va surveiller les enfants ; qui donnera à manger au bétail ; que vont devenir mes plantes ; qui s’occupera du dossier laissé au bureau ; que ferais- je de mes cours non encore assimilés ?
Toutes ces nobles préoccupations dénotent un peu les sacrifices qui ont été faites pour aller à une rencontre. Mais quelle rencontre ?
En allant à Poponguine nous cherchons à rencontrer la Mère du Sauveur, Jésus-Christ, Celle-là même par qui le salut est entré dans le monde. Cette année nous voulons que « Marie, Notre Mère, offre nos souffrances à Jésus » : souffrances liées à nos échecs du quotidien ; à une maladie, la nôtre, comme celle d’un proche ; au trépas récent d’un être cher ; à une recherche interminable de travail etc.
C’est tout cela que nous voulons présenter à Jésus par l’intercession de La Très Sainte Vierge Marie. En ce sens nous voyons que rompre avec son quotidien pour se mettre en route, en tant que pèlerin, nous est bénéfique, et nos craintes finissent par se fondre et disparaitre face
à l’immense occasion qui nous ait donné de déposer nos fardeaux au pied de Marie le temps d’un week-end. Quelle chance avons-nous là ! Alors mettons-nous en route et allons à la rencontre de Dieu qui nous fait signe.
La marche : une endurance au nom de la foi
Nous avons en mémoire les expériences de nos différentes marches, celles effectuées par nous ou par nos amis, du pèlerinage de Poponguine et ce, des plus agréables au plus douloureuses. En effet bon nombre de personnes ont eu, après une marche pèlerinage, des pieds enflés, des dos rompus par le poids de la fatigue ou encore la voix cassée par les chants de louanges entonnés. Cependant, malgré l’épuisement apparent, toutes ces personnes qui ont effectué la marche pèlerinage ont en commun de l’avoir faite au nom de leur foi.
Ainsi, effectuer la marche au pèlerinage marial, sur une distance de 53, 10 ou 1km n’a de sens que si nous la menons avec une intention de foi ; cette foi qui nous pousse à suivre le Christ sous la chaleur, la soif et la faim mais avec un cœur joyeux d’avoir accompli un geste plein de sens qui saura être récompensé par le Maître le temps venu.
Le Sanctuaire : carrefour de grâces et d’échanges fraternels
Le sanctuaire marial de Poponguine est l’endroit privilégié où le pèlerin se recueille et entame un cœur à cœur avec son Seigneur avec Marie et avec l’ensemble des saints selon leur spécificité d’intercession. C’est pourquoi il aura l’occasion de :
se réconcilier avec Dieu par le sacrement de Pénitence-Réconciliation,
s’adresser à la Médiatrice de toute grâce, la Vierge Marie, à travers le chapelet,
se nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie par le biais des différentes messes, mais aussi d’adorer Jésus, Hostie Vivante, à la Tente de la Rencontre installée à cet effet,
demander l’intercession de Saint Joseph, par exemple, pour l’obtention d’un travail ou la confirmation d’un CDI, de Saint Benoît, pour la délivrance d’un esprit malfaisant, de Sainte Rita, pour les causes désespérées etc.
D’autre part, Poponguine c’est aussi l’occasion de rencontres et d’échanges fraternels. Que de vies ont changé, de liens d’amitié noués, de relations matrimoniales tissées grâce à ce pèlerinage ! Ce sanctuaire devient ainsi le lieu de « rendez-vous du donner et du recevoir » où l’homme exerce sa vocation d’ « homo relationis » pour un monde nouveau, pour un monde d’amour.
Le retour : devenir bâtisseur de paix
Après avoir reçu tant de grâces et vécu de belles expériences à Poponguine, il serait égoïste de notre part de ne pas en faire profiter à nos proches à la maison, à l’école, au bureau, à la paroisse…Comment s’y prendre ?
A notre retour, nous devons être en mesure d’être les témoins de la bonté de Dieu qui nous a fait miséricorde. Et le meilleur témoignage c’est de devenir des bâtisseurs de paix toujours et partout et ce, tant que nous le pouvons et tant que Dieu nous donnera de le pouvoir.
Cette paix devra désormais être la base de notre vie au quotidien, quel que soit le trouble qui pourrait nous secouer. Car vouloir la paix pour le monde commence par l’instauration de cette paix dans nos familles, nos communautés de bases, nos paroisses, nos diocèses et notre pays le Sénégal.
Que Marie, Notre Dame de la Délivrande de Poponguine, offre nos souffrances à Jésus pour un Sénégal et un monde plus juste et plus fraternel.
Avec www.catho24.com