La langue arabe est poétique. Pour ceux qui en doutaient, Il fallait écouter la jeune Mauritanienne, Noura Mint Symali pour s’en persuader. La sonorité orientale sur un fond jazzy ferait esquiver des pas de danse au plus radical des conservateurs.
Comprenant cela, elle se lance dans un voyage musicale comme seule sait le faire une artiste. La mauritanienne ne joue pas de la musique elle est musicien.
Elle est certainement la découverte depuis le début de la 27ème édition du Festival International de Jazz de Saint-Louis. Pour sa première sortie au Sénégal elle a été remarquable.
Pas connue à Saint-Louis avant son passage sur la scène du festival international de jazz de Saint-Louis, l’auteur, chanteuse, compositrice et instrumentalisme griotte Mauritanienne Noura Mint Seymali a laissé un très bon souvenir derrière elle.
Au moment de sa descente de la scène, même les plus sceptiques, qui se posaient des questions sur sa notoriété lui ont tiré le chapeau, tellement elle a assuré. Sa ardîn (instrument de musique traditionnelle) à la main, la Mauritanienne a très tôt marqué son territoire. De sa voix suave, elle emporte d’emblée le public dans la douceur de la nuit. Son accent berbère aidant, elle engage des envolées lyriques remarquables séduisant du coup plus d’un. Le public qui venait ainsi de découvrir cette belle voix qui, mêlée à la musique distillée par le trio qui l’accompagne à la guitare et à la batterie savoure religieusement et ne manque pas entre deux morceaux de manifester sa satisfaction par une salve d’applaudissements.
Noura Mint Seymali en profite pour étaler ses talent de chanteuse. En langue arabe elle offre au public un véritable régal. Par moment sa voix est langoureuse, en d’autres temps elle est rauque et chaude. Elle la fait rouler souvent et propose ainsi une belle fusion entre son traditionnel et musique moderne. Tous le monde est bien servi. Ceux qui se retrouvent dans la musique purement traditionnelle exultent alors que les amoureux du jazz eux peuvent se contenter des notes à forte dose de rock et de folk.
En quittant la scène la mauritanienne qui a partagé l’a avec son marie à la guitare basse, dit toute sa satisfaction dans un Français débrouillé. Elle remercie les organisateurs de lui avoir offert cette belle opportunité de jouer à Saint-Louis.
La musique est là une affaire de famille. Sa grand-mère, chanteuse Mounina Mint Aleya, est bien connue en Mauritanie tout comme sa belle-mère Dimi Mint Abba, surnommée « la diva du désert ». Elle a 3 albums sur le marché.