Adama SENE (Saint-Louis)
Après quelques semaines d’accalmie, l’Université Gaston Berger de Saint-Louis renoue de nouveau avec la violence. Ce matin la coordination des Étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Cesl) a finalement mis en exécution ses menaces de perturber les activités pédagogiques et de paralyser le système pour le respect des engagements pris par les autorités.
Après une grève totale de 48 heures dans toutes les Ufrs et de 72 heures de journées sans tickets (Jst), les étudiants de Saint-Louis sont passés à une vitesse supérieure en allant barrer la route nationale uméro 2 et paralysant ainsi le trafic pendant des heures sur cet axe routier.
Des pneus et des branches d’arbres ont été entassés et incendiés sur la chaussée. Ce qui a occasionné des affrontements entre forces de l’ordre et étudiants. Repoussés à l’intérieur de l’Ugb par les gendarmes, après des échanges de jets de pierres et de coups de lacrymogènes, les étudiants ont déversé leur bile sur les nouveaux bâtiments du rectorat.
Pour calmer leur colère, certains manifestants ont pris pour cible les bureaux du recteur les inondant d’eaux usées tirées des fosses septiques débordantes. A en croire le personnel administratif du rectorat, le lieu est devenu irrespirable. Ensuite tous les matériels posés par terre dans les bureaux sont mouillés et les tapis risquent d’être inutilisables à jamais.
Pour rappel, la coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) avait sorti un communiqué pour dénoncer les problèmes d’assainissement dans le campus social avec les déversements de fosses septiques, les lenteurs dans la livraison des nouveaux bâtiments, mais surtout la mauvaise volonté des autorités à diligenter le traitement du dossier de leur camarade Fallou SENE, tué le 15 Mai 2018 à l’Ugb à la suite de violents accrochages entre forces de l’ordre et étudiants de Sanar. Après les manifestations de la matinée, un calme précaire est revenu à l’université, mais les gendarmes sont toujours postés à l’entrée de l’Ugb sur la route nationale et les étudiants retranchés au campus social.