De Abdoulaye Faye, correspondant de Téranganews à Diourbel.
En ce moment de vendredi Saint marquant le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus Christ, la communauté chrétienne de Diourbel s’apprête de célébrer la fête de pâques prévu ce dimanche 21 avril 2019. Elle prépare du »ngalakh » ce vendredi Saint, après 40 jours de pénitence, afin de consolider la paix et la solidarité entre les religions.
Le traditionnel ngalakh est le roi de la fête. Après les prières et le Chemin de Croix vivant où un homme est attaché et transporté sur une croix en bois, le retour à la maison de toute la famille est un moment convivial où les plats s’enchaînent au rythme des invités.
«Ici, Pâques est bien plus qu’une fête chrétienne, c’est un moment d’échange et de partage avec toute la famille, bien sûr, mais aussi les amis et les voisins, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, ou quelque soit sa croyance d’ailleurs. Et ce partage se fait autour du ngalakh», confie Philippe Hougninou fidèle chrétien et professeur de portugais.
D’après les Anciens, cette tradition remonterait à une cinquantaine d’années et serait née dans les villages. Préparation faite de pain de singe réduit en poudre, de pâte d’arachide et de mil, elle a un petit goût acidulée au départ, puis c’est l’arachide qui éveille en nous une profondeur et une chaleur comparables à un coucher de soleil un soir d’été torride. Dernière sensation de croquant lorsque les grains de mil s’écrasent entre le dents et viennent se coller au fond du palais. On en reprend, toujours et encore. Selon Pauline Ndiaye, une fidèle chrétienne et mère de quatre (04) enfants « le »ngalakh » vient tout juste d’être préparé, dans de grandes bassines en plastique qui attendent, alignées dans la chambre, d’être distribuées aux alentours».
Petit à petit, les bassines se vident et rejoignent les foyers environnants dans de petits bols en plastique, des tuperroirs, des gamelles en aluminium, des tasses; tout récipient tombé sous la main va porter la bonne nouvelle chez tout le monde: le ngalakh nouveau est arrivé! Chacun, paré de ses plus beaux vêtements s’en délecte. D’autant plus que c’est la fin du Carême et que le jeûne a mis en appétit ces papilles qui, goulûment, avalent cette préparation énergétique qu’une seule fois par an.