Par corporatisme, on défend des confrères. Mais, ce serait mieux aussi qu’on s’interroge sur notre comportement. Nous, médias, ne sommes-nous pas en train de récolter les fruits de ce qu’on a semé ? Ne devrions-nous pas nous dire la vérité au lieu d’attendre que les autres tapent sur nous pour réagir ?
Sans aucune intention de douter de la crédibilité des journalistes, quelle que soit leur entreprise, il serait bien de regarder les choses en amont et la vérité en face. Je pense que quand un média s’embarque dans le sale jeu du pouvoir, qu’il ne s’attende pas à récolter des lauriers de ceux qui se sentent méprisés.
Il n’y a pas longtemps, j’ai dénoncé un titre de Libération intitulé « Sonko descend dans les poubelles » pour défendre le fils du candidat Macky Sall après que leader de Pastef l’eut accusé d’avoir construit des immeubles à Dubaï ». Et c’est loin d’être fini.
A la TFM, on voit tous les vendredis dans l’émission Jakaarloo un responsable politique (Birima) à l’insulte facile se laisser dans son jeu favori contre quiconque s’oppose au régime. A la RTS, personne n’ignore la dictature du DG Racine Talla et sa démocratie « marron ». Combien de fois, Madiambal Diagne a pris sa plume pour insulter Ousmane Sonko ?
Certes, je déplore cette vindique dirigée contre des médias (et ne coupons pas la poire en deux, la TFM n’est pas le organe à être visé, c’est pareil pour la Sen TV sur qui les partisans du régime ont craché leur venin), mais au vu de tout ce que j’ai énuméré un peu plus haut, j’en déduis que nous avons laissé germer un climat de suspicion qui fait qu’on n’est plus jugé par ce que nous avons montré avant que par la velur de notre travail.
Combien d’ailleurs parmi nous journalistes n’ont toujours déploré, à tort ou à raison, le comportement de la RTS ou du Soleil tout en reconnaissant l’intégrité de leurs journalistes ? Ils sont, comme les confrères de la TFM, de la Sen TV et d’autres organes de presse, victimes du système qu’ils servent et du mauvais procès que certains sénégalais font de leur travail. De bonne guerre, dirais-je.
Il est bien beau de crier sur tous les toits notre colère, mais commençons d’abord par assainir notre conscience…
Par Wahany Johnson Sambou, Journaliste.