Adama SENE (Saint-Louis)
Les syndicalistes promettent l’enfer au président de la CCIAS,Cheikh Sourang, qu’ils accusent d’abus de pouvoir. Ce dernier réfute et botte en touche toutes les accusations.
Depuis quelques mois l’atmosphère est très polluée entre les travailleurs de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Saint- Louis et le président de la structure consulaire. Les employés reprochent à ce dernier une gestion gabégique et d’un abus de pouvoir ponctué par des licenciements abusifs, des demandes d’explications et des mises à pied tous azimuts. Une situation dont ils comptent faire face avec le soutien de leur centrale syndicale, la FGTS / B de Sidya Ndiaye.
« Le président de la chambre de commerce de Saint-Louis n’a aucune considération à l’endroit de ses employés », s’est emporté le secrétaire national chargé du contentieux et des affaires juridiques de la FGTS / B. Pour l’envoyé de Sidiya Ndiaye, il faut que le « président-dictateur » soit stoppé dans ses dérives et abus. « Le Président cheikh Sourang se considère comme un roi, qui se croit tout permis.
Il fait ce que bon lui semble dans la chambre consulaire et ne respecte aucune règle de gestion des travailleurs. Raison pour laquelle nous nous sommes joints à nos camarades de Saint-Louis pour exiger au ministre de tutelle de prendre toutes ses responsabilités pour que cela cesse le plus rapidement possible» a râlé Boubacar Lom. Très amer contre le président Sourang, le chargé des affaires juridiques de la FGTS / B, rappelle à qui veut l’entendre que les travailleurs sont responsables de famille qui méritent respect. « Le président devait faire profil bas dans la mesure où les travailleurs restent des mois sans salaire mais gardent leur dignité. Même quand ils perçoivent, ce sont des acomptes qu’on leur donne. Au lieu de les licencier abusivement, de les servir des demandes d’explication et des mises à pied, Cheikh Sourang trouverait mieux d’arrêter sa dictature. Car il ne parviendra jamais à museler les travailleurs quels que les jalons qu’il pose» a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre « le syndicat descendra dans la vieille cité pour organiser des sit-in et des marches de protestation. Revenant sur les dernières affaires qui ont secoué la chambre consulaire, M. Lom, a déploré le licenciement arbitraire de la secrétaire générale de la chambre commerce et le placement sous mandat de dépôt du comptable de ladite structure. « En posant ses actes, il a abusé de son pouvoir. Le Président voulait faire signer des papiers administratifs, financiers et des plaintes à la secrétaire générale, ce qu’elle a catégoriquement refusé. Pour Alassane Fall, de la comptabilité, il a utilisé les mêmes procédés de dictature pour le faire emprisonner. Mais qu’il ne paye rien pour attendre. Qu’il n’oublie pas, qu’il traîne des casseroles et que nous connaissons. Comme il nous déclare la guerre, il en aura » a fustigé Boubacar Lom.
Le président de la CCIAS, Cheikh Sourang dément et précise
Interpellé sur les accusations portées sur sa gestion, le président les balaie d’un revers de main. Pour Cheikh Sourang, le licenciement de la secrétaire générale fait suite à un dossier motivé et soumis au ministre du commerce. « Je me suis référé à l’article 55 qui régit les chambres consulaires. Elle a fauté et elle a été démise de son poste de responsabilité » a soutenu M. Sourang.
S’agissant des demandes d’explications servies aux travailleurs, le Président rappelle que ces derniers s’absentent sans aucune autorisation. « C’est pour mettre fin à cette anarchie et tricherie que des demandes d’explication et des lettres de mise à pied leur ont été servies. Pour le comptable c’est à la suite d’une réunion élargie qu’il a eu l’aval de déposer une plainte contre lui, et la justice a fait son travail » a-t-il signalé. Des démentis qui n’ont pas convaincu les syndicalistes, qui continuent toujours de bander les muscles.