Adama SENE, correspondant de Téranga News à Saint-Louis.
Brassards rouges bien noués autour du cou ou au bras, les populations de Déby-Tiguinth dans le département de Dagana ont battu le macadam sous un chaud soleil pour réclamer de meilleures conditions de travail et de vie. Pour les paysans de cette contrée du Walo, le chef de l’Etat et son gouvernement doivent leur accorder plus d’attention, puisqu’ils vivent de nombreuses injustices sociales, malgré leur forte production annuelle de paddy.
Située dans le delta, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Ross- Béthio, la localité de Déby-Tiguinth, souffre de nombreux maux. Ainsi indisposées par les multiples injustices dont elles sont victimes depuis des années, les populations ont manifesté pacifiquement pour alerter les autorités et solliciter des solutions à leurs difficultés. A en croire les marcheurs, les villages de Déby-Tiguinth et environs sont oubliés dans les programmes de l’Etat. « Les populations de cette zone sont laissées à elles-mêmes. Pour rallier la localité, c’est la croix et la bannière. Aucun camion ne prend le risque de venir nous livrer de l’engrais ou transporter la production en période d’hivernage. En route nous avons certes vu des camions embourbés dans la boue, faute de route. Annuellement les superficies de Déby-Tiguinth produisent des milliers de tonnes de paddy, mais il n’y a qu’une seule moissonneuse-batteuse sur les 1000 tracteurs distribués dans le pays. Le seul casier de 982 ha de la zone est surexploité et les terres sont fatiguées. D’ailleurs malgré nos efforts, les rendements baissent de campagne en campagne. C’est pourquoi nous exigeons de nouveaux aménagements parce qu’il y a des terres disponibles. Plus de 2500 ha sont présentement envahies par les plantes aquatiques et ne peuvent être exploités » a râlé Cheikh Kane, un des présidents de section de l’union de Déby. Avant de signaler que leur participation à la prochaine campagne est fortement menacée. « Nous avons effectué des remboursements variant entre 80 à 85% pour la campagne hivernage, mais pour cette présente, l’union de Déby-Tiguinth risque de ne pas y participer à cause des dettes dues à la CNCAS. Raison pour laquelle nous tirons la sonnette d’alarme pour que le gouvernement prenne cette situation en main pour qu’on puisse contribuer davantage au programme d’autosuffisance en riz » a ajouté M. Kane. Très remonté contre les autorités, le porte-parole des jeunes a dressé une longue liste de doléances des populations. Selon Moustapha Fall, les habitants de cette partie du Walo méritent plus de considération parce que tout est priorité à Déby-Tiguinth. « On n’a ni suffisamment d’intrants, ni de magasins de stockage en nombre, la seule rizerie de la localité est en panne depuis 05 ans. La distribution de l’eau potable n’est pas régulière. Ce qui oblige les populations à se rabattre sur l’eau polluée du fleuve pour boire. Les habitants de Déby-Tiguinth connaissent de graves problèmes sanitaires, car le poste de santé est sous équipé. Les jeunes et les femmes ont traversé le fleuve pour émigrer vers la Mauritanie parce que l’agriculture ne marche plus » a-t-il martelé.
H24
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