Le syndicat avait trouvé un accord avec le gouvernement. Un accord qui leur avait permis de reprendre le boulot jeudi 18 octobre, après plusieurs mots d’ordre de grève.
Ce lundi 3 novembre, l’on a eu échos d’une autre levée de mot d’ordre du Sytjust. Joint au téléphone, le secrétaire du Sytjust a affirmé que l’heure est, pour le moment au sit-in, et autres réunions. Dans un compte rendu qui nous est parvenu, le Bureau Exécutif National lève le voile sur cet accord entre Sytjust et Etat sénégalais apparemment teinté de points d’ombres.
« Le BEN a par ailleurs interpellé le Ministre de la Justice sur le retard de la signature des projets de décret concernant les statuts et l’assiette du fonds commun pour lesquels le Président de la République avait donné son aval et qui avaient fait l’objet d’accords entre le SYTJUST et le Gouvernement. En guise de réponse, il a évoqué l’agenda chargé du Président de la République et le fait qu’il avait donné la priorité à la signature des deux décrets concernant les indemnités. Sur quoi, le BEN lui a signifié qu’il n’était pas convaincu de la pertinence de ces dernières explications
et qu’il en prenait acte, » lit-on dans le compte rendu.
Mercredi 28 novembre 2018, le BEN s’est encore réuni pour analyser la situation afin de déterminer la meilleure conduite à tenir. Les discussions de ses membres ont abouti à la conviction selon laquelle le facteur bloquant de leurs revendications n’est autre que le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice qui ne joue pas franc jeu. Cette perception de la situation a amené le BEN à décider d’exercer à nouveau une pression à même de faire respecter les termes du protocole d’accord par le Gouvernement, tout en continuant naturellement les pourparlers. Cette pression consistera à dérouler une forte campagne médiatique de dénonciation pour sensibiliser l’opinion publique et en une série d’actions syndicales qui auront pour effet de paralyser le service public de la Justice qui se décline comme suit :
Campagne de communication intense durant le préavis pour gagner la bataille de l’opinion publique;
Refus de toute délivrance des grosses et expéditions des décisions
de justice, des actes déclaratifs et actes administratifs avec
acceptation des dépôts des requêtes et demandes à partir du
vendredi 30 novembre 2018;
Refus de transmission du courrier, des actes administratifs et
judiciaires entre les différents services dans les juridictions, partir
du vendredi 30 novembre 2018 ;
Refus de saisir et designer les décisions judiciaires et actes
administratifs à partir du vendredi 30 novembre 2018 ;
SIT-IN au niveau de chaque juridiction durant le mois de décembre
les lundis 03,10,17 et 24 avec port de brassards rouges;
Publication d’une lettre ouverte le 11 décembre 2018 adressée au
Président de la République;
Une marche nationale à Dakar le 12 décembre 2018;
Grève de 48 heures renouvelable les 27 et 28 décembre 2018 ;
Toutefois, les audiences seront assistés à l’heure par les greffiers durant
le préavis, les enrôlements seront effectués, les ordres de libération
seront établis et transmis aux différents établissements pénitenciers.
Quant aux ordres d’extraction et les cédules de citations, ils ne seront ni
établis ni transmis.
« Camarades, l’heure est à l’union sacrée et à la mobilisation sans lesquelles nous ne saurions réussir la grande révolution du greffe pour laquelle nous nous battons depuis des années. Et puis, si le BEN échouait, qui en seraient les perdants ?
Donc, ressaisissons-nous, donnons-nous la main pour réussir ensemble.
Vive les travailleurs de la Justice, vive le SYTJUST, » écrit-le Bureau Exécutif National pour terminer ce compte rendu.