Les sénégalais ne s’attendaient pas à ce retournement de situation. Mais à l’annonce de la nouvelle, ils se sont précipités au lieu indiqué pour lui témoigner amour et reconnaissance. La dépouille de Sidy Lamine Niass a fait escale à Walfadjiri, l’entreprise de presse qu’il a bâtie, et par laquelle, il a mené ses combats, pour un ultime adieu.
L’entrée de l’immeuble abritant le groupe de presse qui était sien semble impénétrable, tellement les gens l’ont pris d’assaut, une foule. « Allahou Akbar » « Lahilaha Ila ALLAH » sortent telle une litanie des bouches de ceux présents. Dans la foulée, certains tombent en transe, comme déchaînés, d’autres, habités par un trop plein d’émotions essuient d’un revers de main rageur, les larmes qui dégoulinent. Des gendarmes se voient obligés de former un barrage pour essayer de les retenir de dépasser la limite fixée, sous les cris des talibés niassènes entonnant des chants religieux.
Des femmes, d’un âge mur, ou avancé, visiblement fatiguées ont tenu à faire le déplacement pour honorer Sidy Lamine Niass, que le peuple sénégalais décrit, unanimement, comme un citoyen modèle. « Je ne pouvais pas ne pas venir. Lorsque mon fils m’a fait part de la nouvelle, je me suis précipitée pour ne pas rater cette occasion d’attester ma gratitude à Sidy Lamine Niass. J’ai quitté les Parcelles-Assainies malgré la fatigue, malgré tout, parce que Sidy Lamine en vaut la peine. Il mérite les hommages de tout ce beau monde et même plus, » dit-la dame, le souffle court, au micro de Walf Tv.
10h34, le cortège sort de l’enceinte de Walfadjiri pour Léona Niassène. Avant le départ du non-retour, le cortège funèbre a fait un dernier tour pour revenir encore, devant les portes de Walfadjiri. De là, accompagné de plus d’une voiture, il s’en va pour l’ultime voyage. Disciples et admirateurs, pas encore assouvis de celui pour lequel ils ont délaissé leurs occupations, ou ne croyant pas encore à cet au revoir sans possibilité de retrouvailles dans ce monde, courent au rythme des voitures. Le drapeau du Sénégal tenu vigoureusement par un homme, reste accrocher à la voiture où se trouve le cercueil funéraire.
A Léona Niassène, la famille attend le corps de leur fils pour l’offrir à son Seigneur ce vendredi 7 décembre, après la prière de Zohr »Tisbar ».