Amédine FAYE, correspondant de Téranga News à Tambacounda.
Il a récemment servi de costumes à des acteurs dans l’un des épisodes de la série sénégalaise « Pod et Marichou » tourné au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Il s’agit du « bogolan ». Pour en savoir davantage sur ce tissu cotonneux dont beaucoup disent qu’il reflète l’africanité, nous sommes allés au village artisanal de Tambacounda, à la rencontre de M. Adama Touré dit Cissokho, un connaisseur en la matière.
C’est au Mali d’où le « bogolan »est originaire. D’emblée, Cissokho nous donne la signification du « Bogolan », un terme en langue bambara formé de deux mots : « La technique de l’argile ; Bogo=argile Lan=technique ».
Il nous fait remarquer ensuite que ce tissu est entièrement conçu à la main.
« Au départ, le « bogolan » c’est du coton tissé, filé à la main, ensuite sont entamés les mélanges en vue d’obtenir les différentes couleurs. C’est ainsi que le noir s’obtient à partir de l’argile, le blanc est issu d’une association entre l’eau de javel et un produit lessiviel communément appelé « omo » en wolof. La teinture sert de fixatif. Et « pour avoir une variation des couleurs sur le bogolan, il faut mélanger l’argile, la cendre et la teinture. La coloration est aussi produite à partir de feuilles d’arbres », détaille l’artiste plasticien qui a acquis plus de 30 années d’expériences dans le métier.
Et pour rendre au produit toute sa teneur esthétique, Cissokho y ajoute des motifs qu’il peint à main levée. Une fois conçu, le « bogolan » est utilisé pour diverses choses. S’il ne sert pas d’habillement, il est choisi pour un usage décoratif : ameublement, nappes de table, couvre-lits, etc. ou encore ce tableau accroché à l’entrée du stand de Cissokho.
Au-delà de son aspect art végétal, le « bogolan » comporte bien une propriété mystique, d’après Adama : « il protège contre les mauvais yeux, les mauvaises langues et les mauvais esprits ». Ce qui porte à croire que le « bogolan » est un tissu fétiche.
H24
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