Le reggae, musique popularisée dans le monde entier par son icône Robert Nesta Marley dit Bob Marley, a été inscrit ce jeudi 28 novembre 2018, sur la liste du patrimoine culturel immatériel par l’Unesco qui a souligné son message « d’amour et d’humanité ».
Selon l’Unesco, « cette musique jamaïcaine a contribué à la prise de conscience internationale « sur les questions d’injustice, de résistance, d’amour et d’humanité, et sa dimension à la fois « cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle ».
Utilisé pour la première fois 1968 dans la chanson « Do the Reggay » de Toots and the Maytals, le nom de reggae, qui a connu un grand succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley (1945-1981) et son groupe the Wailers comme « No Woman, No Cry » et « Stir It Up ».
Une nouvelle bien accueillie par les adeptes de cette musique, « c’est un jour historique. Nous sommes très, très heureux, je suis émue », a réagi pour l’AFP la ministre de la Culture jamaïcaine, Olivia Grange, présente à Port-Louis, capitale de l’Ile Maurice où se réunit un comité spécialisé de l’Unesco.
« Si, à ses débuts, le reggae était la voix des communautés marginalisées, il est désormais joué et adopté par une importante partie de la population, tous groupes ethniques et religieux confondus », a ajouté l’Unesco.
La décision de l’Unesco « aide à placer la Jamaïque sur une carte. Où que vous alliez, quand vous dites que vous êtes de Jamaïque, on vous dit Bob Marley », s’est encore réjouie la ministre: « nous allons fêter » la décision, a-t-elle dit.
Le reggae rejoint ainsi une liste de quelque 400 traditions culturelles (chants, danses, spécialités gastronomiques ou célébrations) allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautés gouro de Côte d’Ivoire.
Le reggae, dont la candidature était portée par la Jamaïque, a émergé à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et du blues.
La musique est vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importée par les nombreux immigrés jamaïcains après la Seconde Guerre mondiale. Elle s’est souvent revendiquée comme la musique des opprimés, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inégalités.
« Le reggae est un distillat des différents genres jamaïcains, remontant jusqu’aux temps de l’esclavage », estime le musicologue jamaïcain Garth White, dans une vidéo mise en ligne par l’Unesco.
Le reggae est indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l’usage de la ganja, ou marijuana.