Daouda SOW, envoyé spécial à Marrakech.
La 1ère conférence des Oulémas africains de la fondation Mohamed VI a pris fin à Marrakech ce 08 novembre 2018 à Marrakech. Deux jours d’intenses panels sur la définition et la conception du salafisme.
Au premier jour, il a été question d’échanger sur sa « transformation sémantique, son écart terminologique, son référentiel intellectuel et historique etc. ». Le 2ème et dernier jour de la conférence a surtout été marqué par les exposés sur « les questions du crédo religieux et écoles d’interprétation idéologique, la méthode appliquée au texte de la charia, celle appliquée aux fatwas et à l’évolution du vécu et du rapport avec l’éthique islamique et les valeurs humaines ».
La rencontre est revenue sur l’origine du « salafisme récent » ou « salafisme moderne », qui veut dire le salafisme tel que c’est pratiqué aujourd’hui. Il s’agit d’un concept devenu extrémiste avec l’exclusion et l’excommunication des grands imams de l’Islam à savoir Malick, Shafi, Ibn Hamdalid, Acha’Ri. Ce fanatisme a abouti à la discorde de points de vue à tel point que ceux-là dits « salafistes modernes » ont commencé à s’excommunier les uns les autres, et à excommunier tous ceux qui ne partagent pas leurs idéologies. Idées d’ailleurs inspirées de Ibn Taymia qui constitue leur maitre à penser. C’est au 7ème siècle que ce dernier a semé les premières graines du salafisme récent, du salafisme moderne. Ainsi, la naissance d’extensions de courants extrémistes salafistes dénonçant la visite des tombeaux des grands érudits et des saints, en la jugeant contraire aux principes de la religion, à classer les Acha’Ri de non-respect des principes de l’Islam, à ordonner des tueries et autres exécutions au nom de l’Islam.
C’est pourquoi pendant les 48 heures de travaux à Marrakech, les Oulémas et Halimates de la fondation Mohamed VI, ont été davantage outillé sur les canaux et termes de références à partir desquels ils pourront sensibiliser aussi au niveau de leurs pays respectifs, en prêchant l’Islam de paix, du juste milieu, l’Islam de la tolérance, tel que cela a été enseigné par le prophète Mohamed (PSL) et le Saint Coran.
La rencontre qui abordait la question du concept « Salafiste », a été un moyen selon les organisateurs et les participants un moyen de mieux défendre et préserver la fraternité entre musulmans et à savoir quelle attitude adopter face à l’extrémisme religieux grandissant. C’est que confirme le Dr Mohamed Youssef, de la section des Oulémas marocains qui a invité ses compères subsahariens a largement véhiculé les enseignements issus de la 1ère conférence scientifique des Oulémas africains, tenue à Marrakech. Une façon d’accentuer la lutte « contre l’extrémisme et le terrorisme et prôner les valeurs de paix, de solidarité, de fraternité… ».
Pour son confrère, secrétaire général du Conseil Supérieur des Oulémas, le thème choisi qu’est le « Salafisme », courant conservateur de l’Islam n’est pas une tribune pour dire du mal sur un groupe de personnes ou énumérer leurs défauts, ou leur déclarer la guerre. Mais la conférence a été plutôt tenue pour démontrer ce qui doit l’être par rapport à la thématique du salafisme par les Oulémas et Halimates africains.