Le nombre de divorces semble maintenant s’accroitre dans notre société. Dans chaque cas, les raisons ne manquent pas. Dans le couple, chacun croit avoir raison sur l’autre. Entre les adultes et la jeune génération, cette dernière rafle largement la mise pour ce qui est du nombre de divorce.
Vu le taux élevé de divorce, l’on a tendance à croire que le mariage, pourtant dite union sacrée, est un jeu. Soit on gagne, soit on perd. D’après les chiffres du Tribunal départemental hors classe, rien qu’à Dakar, 1775 cas ont été enregistrés en 2015. Et, ce taux est loin d’aller en baisse.
Dans cette « course au divorce », nombreuses sont les raisons évoquées. Ramatoulaye, une jeune divorcée avance la thèse de l’infidélité. « J’ai été mariée pendant quatre ans. J’ai quitté ma maison vers deux heures du matin parce que j’ai trouvé mon mari avec une autre dans notre lit conjugal. Qu’est ce qui peut-être plus humiliant que ça ? Je n’ai même pas cherché à savoir et je ne regrette en aucune façon d’être partie d’autant plus que je peux me prendre en charge et m’occuper de mon fils sans son aide, avance t-elle le souffle court ». Ndeye Salla, la vingtaine, a elle aussi avancé l’adultère, en plus des violences conjugales, comme source de sa séparation. « J’ai pris plusieurs fois mon ex mari en flagrant délit d’adultère. Mais, comme nous avons deux enfants, j’ai supporté pour eux. Il lui arrivait de me battre parfois. Je suis même allée jusqu’à lui suggérer de prendre une seconde épouse, rien n’y fit. Quand j’ai compris qu’il ne changerai pas je l’ai quitté. »
Si ces deux femmes ont quitté leur foyer conjugal à cause de leurs maris, pour Cheikh Sidath rencontré au sortir de son bureau, la thèse n’est pas plausible « Certaines femmes ne veulent pas comprendre que tous les hommes trompent ou ont une fois, trompé leurs épouses. Donc, quitter son mari parce qu’il est infidèle, c’est comme dire qu’on ne va plus au Mali parce qu’il pleut. Mais, il pleut partout. » Lorsque certaines femmes, comme Ndeye Salla mettent leur bonheur de coté au profit de leurs conjoints, ce n’est pas le cas de Sokhna Fall qui était la seconde épouse de son ex mari. Sokhna affirme avoir fait le mauvais choix en choisissant de s’unir à un polygame. « J’ai très vite compris que je n’étais pas à ma place. Entre les sarcasmes, les menaces de ma coépouse et la lâcheté de mon ex, mon risque de démence était à son comble. »
Dès que l’on parle de divorce au Sénégal, les belles-mères sont aussi mises sur la ligne de mire. Seynabou, divorcée il y’a moins d’un an, a mis l’accent sur elles : « J’étais mariée à l’homme de mes rêves, mais j’ai trouvé la belle-mère dont j’ai toujours cauchemardé. Mon ex époux vivait en Belgique. Moi, j’étais avec ma belle-famille qui n’en ratait jamais une. »
Les hommes eux, optent pour ce revirement de situation à cause du caractère matérialiste de certaines femmes. Ce que confirme Amat Touré, la trentaine : « Malheureusement pour moi, je suis tombé sur une femme matérialiste. Elle m’a laissé avec les enfants parce que j’avais été licencié, dit-il sur un ton colérique. »
A l’en croire, ici, rien n’est trop beau pour divorcer.