Adama SENE, correspondant Saint-Louis.
Avec comme pays invité, le Maroc, la 5e foire artisanale de Saint-Louis bat son plein. Une occasion qui a permis aux artisans de la région du Nord et des autres localités d’étaler devant les autorités étatiques les nombreuses difficultés que traverse le secteur de l’artisanat mais également d’exposer leur savoir-faire devant les milliers de visiteurs.
L’édition 2018 de la Foire artisanale de Saint-Louis a comme thème « Renforcement de capacités des micro-entreprises, quelles démarches, quels acteurs ? Enjeux et défis ». Ainsi pendant une semaine la vieille cité de Ndar sera la capitale de l’artisanat. A en croire les organisateurs, à travers la foire, ils veulent montrer à la face du monde, qu’il est possible de se développer avec l’artisanat à condition qu’il ait de l’accompagnement. Un appui attendu de l’Etat via les structures d’accompagnement qu’il a mis en place pour permettre aux artisans où ils se trouvent de travailler des produits de qualité. Car, ont-ils souligné, l’artisanat rencontre de multiples difficultés pour son envol. « Pourtant le savoir-faire est là, l’artisan sénégalais est un génie. Mais comme le monde évolue, il y a des mesures d’accompagnement que les artisans méritent pour décoller et égaler le niveau de leurs collègues du Maghreb et de l’Occident. L’Etat a fait des efforts mais il reste beaucoup à faire et les artisans attendent encore pour que cela se réalise » a soutenu le président Abdoulaye Leye. Pour le président de la chambre des métiers de Saint-Louis, l’accompagnement sollicité va du renforcement des capacités des acteurs, de l’accès au financement, de la présentation et promotion des produits artisanaux, etc. « Le Président de la République a mis en place un fond qui permet aux artisans de pouvoir bénéficier de crédits sans les fortes exigences des banques classiques mais malheureusement ce fond ne peut satisfaire tous les acteurs demandeurs. C’est pourquoi on attend de l’Etat, qu’il multiplie les efforts pour que tous les artisans puissent accéder à ces financements » a rappelé M. Leye. Concernant la matière première, les artisans de Saint-Louis, ont reconnu qu’il y a une certaine désorganisation dans la fourniture pour beaucoup de corps de métiers. « Il doit avoir une restructuration de l’approvisionnement de la matière première pour pouvoir faire des produits de qualité. Raison pour laquelle nous espérons des solutions rapides dans ce sens » a ajouté le secrétaire général de la chambre des métiers, Gora Gaye. Des complaintes qui ont été entendues par le représentant du ministre de l’artisanat. Pour ce dernier, le travail exposé dans les différents stands, l’a convaincu que le Sénégal peut ne pas recourir à l’importation de certains produits parce que les artisans sont bien outillés, ont le savoir-faire pour produire tout ce dont on a besoin dans la région Nord et même dans le pays. « Ils seront davantage accompagnés pour être en phase avec les exigences de la réglementation. Le gouvernement a compris votre professionnalisme, raison pour laquelle il a octroyé une importante part de l’équipement du mobilier national des services de l’Etat à nos artisans. Car ce qui se fait dans la région Nord nous rassure et je suis persuadé que dans un futur proche les produits des artisans de Saint-Louis pourront être exportés dans les autres régions mais aussi vers d’autres pays » a déclaré Khadim Hann.