Thierno Baye DIÈNE, correspondant à Matam.
Ce fut la croix et la bannière pour se rendre au village de Ganguel Souley, lieu où les populations des 25 villages du dande mayo s’étaient donné rendez-vous pour tenir leur marche de protestation. De Nawel à Dembancané, les habitants de la vallée du fleuve Sénégal dans le département de Kanel, ont réclamé à l’unisson, le bitumage de leur route. « Notre objectif est d’accentuer la pression pour que cette piste latéritique soit bitumée » déclare Moussa Ndiaye, président du Mouvement Dande Mayo Emergent (MDE).
Dans une ambiance électrique, les jeunes réconfortés par la présence des chefs de village ont listé leur kyrielle de doléances. « Depuis que cette piste a été construite en 2003, elle n’a jamais été réfectionnée, aujourd’hui elle est dans un état de dégradation plus que avancé. Beaucoup d’accidents s’y produisent avec des pertes en vies humaines, les voitures qui assurent la desserte sont fracassées. Et tout ceci a fini de faire le lit du recul économique du dande mayo »
Et si la situation est telle que décrite, c’est parce que les élus locaux du département de Kanel n’auraient pas pleinement joué le rôle qui est le leur martèle-t¬-il « nous avons compris que nos autorités locales ne font pas un compte rendu fidèle de la situation du dande mayo au chef de l’état. Elles ont failli à leurs missions. »
De l’aveu du président du Dande Mayo Emergent « les travaux de construction de la piste Bow-Soringho et d’un pont ont été arrêtés à cause de la décision du trésor de prélever 18% sur les 2 milliards mobilisés par des partenaires nous venir en aide. Nous demandons à l’Etat sénégalais, à défaut de nous aider, de laisser d’autres le faire ».
Au moment où les populations du Dande mayo tiennent leur marche non autorisée à Ganguel, leurs frères et sœurs de la diaspora prennent d’assaut les représentations diplomatiques pour exiger la part de leur terroir dans le PSE.