Par Mahatma GUEYE, Conseiller en Communication CEO Tambours Battants.
Et si Bruno Diatta avait démissionné pour se présenter à une élection ! Ou s’il avait transhumé ! Ou même, s’il avait été radié par le chef de son service ou par le chef de ses chefs !
Bruno fût si grand qu’on ressent, en ce moment, de la culpabilité à nous incliner si tardivement devant sa personne. Trop tard !
En l’état, combien de nos dépositaires de pouvoirs auraient, à pareille position, eu une allure tellement antinomique qu’on oserait jamais parier sur leur « intranshumabilité » ?
Que grande est notre amertume. A la mesure de notre conception de l’Etat ou de la République. Ou même de l’Être tout simplement. Elle nous fait reconnaître ici notre ignorance quand à la profondeur de nos égos.
Bruno Diatta n’est plus. Mais, il nous laisse bien des interrogations. Au fait, beaucoup de nos compatriotes remplissent les espaces vides de leur vie en faits dits divers, en incompétences ou parfois en carences latentes. Les pages intérieures de nos quotidiens se nourrissent de ça. A y chercher ton nom, on risque de rater le deuil national que tu mérites. De tous mes vœux !!!
Dieureudieuf Bruno ! Loin des strass et paillettes, tu as tenu tout haut le drapeau de la nation. Quarante ans de protocole sans couac.
Que ton âme repose en paix !!!
La starisation à outrance et la dénaturation des pratiques cultuelles (les chefs religieux et coutumiers en sont des instigateurs) n’ont pu rien contre toi. Rien de toi n’a pu, une seule fois, attiré notre attention. Outre ta discrétion. Hélas, elle se fera ressentir quand ton successeur se pointera en fanfare avec ses clics et ses clacs devant le Président. Là, on aura tout compris. Une chose est sûre: il est loin le temps où le chef de protocole s’appelait Bruno Diatta et faisait faire respecter les normes de préséance. A la place, ce sera désormais (je souhaite vivement me tromper) un chargé de protocole bling bling plus fringant que le Président, peu soucieux des enjeux de son poste parce que trop occupé à se faire une certaine légitimité.
Ce à quoi tu avais si bien réussi à nous épargner du haut de tes quarante ans d’efficacité du côté du palais. Une autre chose que tu as également autant réussi, c’est de nous avoir légué le profil parfait du chef de protocole de l’institution suprême et des autres institutions de la République. Nul doute qu’on y prête attention.
A ce titre, une comparaison est exclue d’office et des Bruno Diatta, le Sénégal n’en connaîtra plus beaucoup. Oui, parce que nous avons fait le choix de la démarche antagonique. Rien de nous n’est normal. Tu saurais aisément comparer Senghor, Diouf, Wade et Macky (pourquoi d’ailleurs les 3 premiers se font référés par leur nom et le quatrième par son prénom) et dire qui d’eux a le plus respecté l’ordre protocolaire. Et, même cette question soulevée entre parenthèses aurait trouvé réponse au bout de ta langue. Trop tard.
Cependant, il reste une évidence. Tout ne s’est pas toujours bien passé, peut-être même que tu as dû parfois penser mieux ravaler ta colère devant les inepties de certaines autorités politiques. Mais, tu n’as jamais pensé démissionner ou souhaiter se faire radier. Et, tu n’as jamais envié des tocards profitards ou même oser leur dire du mal. Oh Diable !!! Que tu as été efficace d’une efficacité efficacement rare Bruno.
Vivement un autre toi !