De Mamadou DIAGNE, journaliste.
« Asalamalakum dagnouy Dagnouy Tajabone » Et basta ! Sans tambour ni trompette voilà comment la majorité des jeunes procèdent aujourd’hui.
Alors que jadis, les jeunes parcouraient les rues le soir à la tombée de la nuit en chantant et en dansant tout autour des maisons pour demander des étrennes.
D’années en années, le « Tajabone » qui donne une particularité bien sénégalaise à la fête de l’Achoura perd peu a peu tout ce qui faisait son charme, son aspect folklorique et populaire.
Du chassé-croisé entre le déguisement des hommes et des femmes au vacarme qui accompagne les groupes de jeunes et de vieux, le spectacle qu’offrait le « Tajabone » était unique en son genre. Elle avait le don de sortir personnes de tout âge, faire danser des pieds carrés et faire côtoyer personnes de différentes classes sociales.
N’en déplaise à ceux qui tiennent a cette tradition païenne, les sénégalais se sont embourgeoisés sans le moindre franc mettant des barrières mêmes à l’intérieur de leur propre famille.
En somme l’enfer c’est les autres et on doit vivre seul pour vivre loin du danger.
L’ambiance terne que revêt désormais cette fête révèle le changement de la société sénégalaise où la méfiance et le repli sont devenus une norme. De quoi inciter les jeunes à rester chez eux, ou à leur fixer leurs destinations et leurs horaires.
La communauté a laissé place a un ensemble claustré.