L’Union des magistrats du Sénégal (UMS) s’est penchée ce week end lors leur rencontre sur la question de la réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour plus d’indépendance.
Au cours des débats le président de l’UMS, le magistrat Souleymane Teliko a encore interpellé le gouvernement sur l’urgence de matérialiser les réformes du Conseil supérieur de la magistrature.
Souleymane Teliko a toutefois relevé des réticences dans la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. « L’Etat a peur du changement et cherche à gagner du temps dans un dossier qui requiert pourtant une attention et célérité ».
Selon le juge Teliko, « cet immobilisme s’explique par une peur de perdre le pouvoir sur la justice, car dans le processus de mutation en cours, comme dans tout autre processus de changement, on sait ce que l’on perd mais on ne sait pas ce l’on trouve. C’est sans doute cette peur du changement qu’il faut trouver les raisons d’un tel immobilisme », a-t-il relevé.
Dans son analyse de la justice, Souleymane Teliko demande à la magistrature d’être déterminante face au pouvoir exécutif trop souvent habitué à être obéi, sans réserve, et peu disposé à être contrarié.
Teliko de s’interroger sur la volonté du gouvernement de dialoguer face aux revendications de la magistrature.
Cette interrogation trouve son fondement, selon le président de l’UMS « dans l’absence de réaction par rapport aux actes du colloque sur l’indépendance de la justice transmis aux autorités par l’UMS et dans lesquels sont consignés les propositions de réformes formulées par l’écrasante majorité des magistrats. Un signe d’immobilisme ou l’Etat cherche à gagner du temps dans ce dossier qui requiert pourtant une attention particulière et de célérité », a soutenu Souleymane Teliko.