Alioune Badara SALL, envoyé spécial au marché Thiaroye.
De loin, de la fumée noire s’échappait des cantines consumées par l’incendie qui s’est déclaré au marché Thiaroye vers 4h 30 du matin et a causé des pertes évalués à des dizaines de millions avant d’être maitrisé. Sur place, le site a été barricadé par la police, venue en nombre important, qui avait interdit la circulation sur l’axe jonchant les chemins de fer.
A notre passage vers les coups de neuf heures, deux véhicules des sapeurs pompiers de Pikine étaient déjà en place et les sapeurs, sur les murs de ce qui restait des cantines, tentent de maitriser le feu qui continuait à leur faire face. Les causes de l’incendie ne sont pas encore connues mais des dégâts importants ont été enregistrés. Parmi les badauds venus regarder le spectacle triste, figuraient des propriétaires de cantines. Un d’entre eux, le visage renfrogné, regarde impuissamment le feu dévaster sa cantine qu’il nous montre du doigt. « C’est ma cantine qui est là bas. Les policiers nous ont refusé de s’en approcher pour extraire les marchandises ». Les instructions semblaient fermes du coté des policiers qui ne laissaient personne passer ou traverser le site de l’incendie.
Selon Moustapha Ndiaye préfet du département de Pikine, « la configuration du marché est tel qu’il était difficile d’accéder au lieu du sinistre. Nous avons du faire appel à une entreprise qui est là et qui a mis à notre disposition leur engin lourd pour procéder à la destruction et créer une ouverture afin de permettre aux sapeurs d’avancer vers le feu ».
Quant aux dégâts, selon le préfet, « une quinzaine de cantines ont pris feu et d’autres dégâts matériels. Il n’y a pas eu de dégâts corporels, aucune perte en vie humaine. Nous touchons du bois ». Il en a profité pour lancer un appel aux occupants des marchés de veiller davantage à leur sécurité. C’est ce qui a d’ailleurs été la raison des visites au niveau de plusieurs marchés, une délégation qu’il avait conduite dans les espaces commerciaux. « Au cours de cette tournée, des recommandations fortes ont été formulées en rapport avec les autorités locales les services de sécurité pour veiller au respect des normes de sécurité ».
Après le marché Tilène de Ziguinchor, le marché Thiaroye vient de faire les frais d’un non-respect des normes de sécurité. Des millions de nos francs sont perdus par les commerçants qui s’en désolent. Surtout à quelques jours de la fête de la Tabaski.