Onze organisations de défense des droits de l’homme ont condamné l’amnistie présidentielle accordée lundi 6 août à environ 800 personnes en Côte d’Ivoire.
La plupart des personnes graciées étaient impliquées dans les violences post-électorales de 2010 et 2011 qui, selon les Nations unies, avaient fait environ 3.000 morts.
Amnesty International et Human Rights Watch font partie des organisations de défense des droits de l’homme opposées à leur amnistie. Elles estiment que les personnes emprisonnées pour crimes de guerre ou d’autres violations graves des droits de l’homme ne devraient pas être graciées.
Ils ont qualifié d’ « arbitraire » la décision du Président Alassane Ouattara de les faire libérer.
L’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, qui purge une peine de 20 ans de prison, fait partie des bénéficiaires de la mesure d’amnistie. Simone Gbagbo, incarcérée depuis 2011, libérée ce mercredi 8 août. En 2015, elle avait été condamnée à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». En 2017, elle avait été innocentée par la Cour d’assises des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en lien avec des événements sanglants de la crise post-électorale. Mais ce jugement avait été cassé le 26 juillet dernier par la Cour suprême. Un nouveau procès était donc envisagé, avant l’amnistie décidée par le chef de l’Etat.
Pascal Affi N’Guessan et Aboudramane Sangaré, les responsables des deux entités rivales du Front populaire ivoirien, le principal parti d’opposition, ont salué l’amnistie. La Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho) a également loué cette décision du président ivoirien, tout en faisant part de quelques « réserves ».
Selon le président de la Lidho, Pierre Kouamé Adjoumani, les détenus jugés pour « crimes contre l’humanité » ne devraient pas être amnistiés.