Alioune Badara SALL, correspondant à Rufisque.
Les populations de Tivaouane Peulh sont très remontées contre les autorités qui ont procédé à la démolition de leurs constructions avec l’aide des services de la Direction de Surveillance et de Contrôle des Sols (DSCOS). Sur des documents que les occupants du site nous ont montrés, le site en question a été lotissé depuis le 16 juillet 2016 et concerne le Titre Foncier (TF) numéro 13606 DP d’une superficie de 93 ha sur un ensemble de 370 hectares.
« Tivaouane Peulh fait face à de sérieuses menaces venant des promoteurs privés et immobiliers qui viennent s’approprier des terres de Tivaouane Peulh et aussi des champs où les populations sont en train de cultiver ». C’est ainsi que Oumar Diop a fait la situation qui sévit sur le site de Tivaouane Peulh marquée par des spéculations foncières du fait de promoteurs qui les ont obligés à céder leurs terres à leur profit. Pour le porte-parole du collectif pour la défense des intérêts de Tivaouane-peulh, les agents de la DSCOS ont même usé de la violence pour les obliger à quitter le site. Ce que ces populations ont refusé de faire. Car, ces populations déclarent être les occupants exclusifs des terres pour avoir détenu des titres de propriété, délibérations des municipalités sous le magistère de Oumar Gueye et d’autres qui l’ont précédé.
Sur place, les services de la DSCOS ont signifié aux habitants que c’est l’Etat qui avait donné le site à d’autres promoteurs, lesquels n’ont pas manqué de se pointer sur les lieux pour réclamer leurs terres. « Un rapport de force est imposée aux populations. La plupart de ces sites ont été découpés, morcelés. Il y’a eu des démolitions anarchiques jamais vues dans l’histoire du foncier au Sénégal. Ils ont démoli des maisons occupées » déclare le porte-parole du collectif.
Ces terres, selon eux, seraient destinées aux agents de la primature et d’autres comme la CSE, CAMAC, ISMAILIA, à la construction de la Cité Viviane Wade à qui ils ont été attribués. Informé de la situation, le Premier Ministre leur aurait dit que « le site sera retourné à la population ». Ce qui n’est pas encore fait. Ils ont dénoncé aussi que certaines personnes propriétaires de terrains n’ont pas été impactées. Il s’agit de 32 hectares qui ont été épargnées et appartiennent à un certain Aldo et une famille BA qui auraient bénéficié de faveur.
L’autre problème qui se pose est celui de la limite entre Tivaouane peulh Niague et Malika. Sur ce, l’Agence National de l’Aménagement du Territoire (ANAT) avait procédé au découpage des deux départements.
« Ces limites ne sont pas respectées. Toujours, les gens de Malika, ou deux promoteurs du département de Pikine, viennent encore violer le territoire de Rufisque pour dire que le découpage n’existe plus et que la limite entre les deux départements se situe au niveau du rond-point » fait savoir Omar Diop qui bat en brèche cette thèse.
Outre la spoliation de leurs terres, ces services de l’Etat ont procédé à l’arrestation de personnes qui se trouvaient dans leurs champs ou de bergers en train de conduire leurs troupeaux. Ce qui a fait sortir les populations de leur gong et fait dire au porte-parole du collectif qu’ils ne sont plus en sécurité chez eux.
Désemparés, ces habitants de Tivaouane Peulh comptent encore se faire attendre à travers une marche pacifique dans les prochains jours.