La communauté internationale a tiré un premier bilan cette semaine de ses réalisations dans la poursuite des Objectifs de développement durable (ODD) pour 2030. Cette année, les Etats membres de l’ONU se sont concentrés sur les six premiers objectifs consacrés au développement. A l’heure du point d’étape, l’Afrique est particulièrement à la traîne et aura du mal à atteindre ses objectifs. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Pour frapper les esprits, l’organisation Water Aid œuvrant pour un meilleur accès à l’eau avait décidé de partager des chiffres-chocs. En se basant sur les données de l’ONU, elle est arrivée à la conclusion que certains pays d’Afrique ne pourraient avoir accès à l’eau potable et à des toilettes décentes que dans plusieurs siècles : uniquement en 2507 pour l’Erythrée, 2468 pour le Ghana ou 2180 pour la Namibie.
Pour ChiChi Okoye, directrice de l’organisation pour le Nigeria, les conséquences sont dramatiques : « Si vous prenez en compte le fait que la plupart des centres de soin n’ont pas d’eau potable et de système d’assainissement et pourtant on y pratique des opérations chirurgicales, des enfants naissent dans ces centres. Comment est-ce possible ? De nombreuses écoles ne sont pas équipées non plus…Quand les filles ont leurs règles, elles sont nombreuses à quitter l’école. »
Le problème réside essentiellement dans le manque de financement et l’inertie politique. « L’Afrique a besoin de plus de huit milliards de dollars pour offrir un accès à l’eau à tous. Donc on a besoin de gouvernements qui mettent vraiment la priorité sur cela et malheureusement la plupart ne le font pas. »
Car tout est question de volonté. Le Rwanda et l’Ethiopie qui ne comptent pas parmi les pays les plus riches sont en bonne voie d’atteindre leur objectif dans ce domaine en 2030.