Ils ont entamé une grève de la faim d’une durée illimitée ce mardi 31 juillet. Depuis 5h du matin, les inspecteurs de la jeunesse et du sport, sortant de l’INSEPS (Institut National Supérieur de l’Education Populaire et du Sport) observent un jeûne, pas par choix, ni par foi, ils disent en être forcés.
Inutile de tourner autour du pot. Le message est explicite et sans équivoque. Ils sont 14 et réclament une signature. La signature de leur décret de nomination et de titularisation dans la fonction publique.
Étalés sur des nattes, dans une pièce juxtaposant la bibliothèque de l’institut, ils observent tacites leur grève de la faim. Plongés dans une discussion donnant le goût d’une réunion avec un groupe venu d’ailleurs, seul l’un d’eux, accepte de parler, en leur nom.
« Nous avons tous ici, dit-Ousmane Diagne, passé le concours très sélectif, organisé par l’Etat en 2015. Nous avons fait la formation d’une durée de deux ans. Depuis ce temps, en 2017, ils avaient prévu 14 postes budgétaires, » pose-t-il.
En principe, ces postes étaient déjà disponibles. Ousmane Diagne et ses camarades ont déposé leurs dossiers de candidature dans la fonction publique. « A cause de lenteurs administratives, explique-Ousmane, nous ne parvenons pas à recevoir nos ordres de services, jusqu’à présent. »
Ils ne tariront pas ceux, qui se rangeront de leurs côtés, soutenant que leur grève est justifiée car jugeant la situation de ces diplômés inacceptable. Ces hommes ont tous une maîtrise. C’est un des paliers incontournables à franchir avant de songer participer au concours de l’INSEPS. Ousmane Diagne confie avoir une maîtrise en droit.
Il y’a toujours un risque auquel faire face dans une grève de la faim. Leur porte-parole renseigne qu’il y’a des malades parmi eux.
« Beaucoup d’entre nous souffrent, physiquement et moralement aussi, lâche-t-il. Parce que, cela fait quand même une année maintenant que nous faisons face au chômage. Nous ne le souhaitons pas. Mais si un malheur découle de cette situation de grève, ne cherchez pas bien loin le responsable, tonne-t-il. Ce n’est autre que le gouvernement, » fustige-t-il. « Il appartient au gouvernement de régler ces problèmes administratifs. Ce n’est qu’un décret présidentiel. Cela ne devrait pas prendre un mois alors toute une année, c’est inadmissible. »
Or dans cette société où très peu arrive à s’affranchir du regard de l’autre, de son jugement, l’impact social crée chez eux une anxiété palpable, un mal être évident.
« On nous tient toujours le discours selon lequel le dossier suit son cours normal, dit-Ousmane, qu’il a quitté le contrôle financier depuis trois mois, pour se retrouver au niveau du secrétariat général du gouvernement ou à la présidence pour la signature du Président et du Premier Ministre. Nous attendons toujours. »
Durant deux ans ils se sont formés dans l’optique de devenir cadres des ministères de la jeunesse et des sports. Deux ans de formation dont une phase théorique et une autre pratique.
Est-ce-que le cri sera entendu ? Pour le moment, ces jeunes fraîchement sortis de l’Institut National Supérieur de l’Education Populaire et du Sport mènent une bataille pour l’honneur et pour préserver leur dignité, d’après leur porte-parole.