Le projet de loi portant sur la ratification de la convention numéro 188 de l’OIT sur le travail dans la pêche est adopté ce vendredi 1er juin.
Tout remonte en 2009, lors d’un atelier organisé par des pêcheurs sur leurs conditions de travail. Au sortir de cette rencontre, les pêcheurs avaient soumis leurs doléances, soulignés les manquements constatés dans leur secteur d’activité.
Avec le vote de cette loi, aujourd’hui, des avancées pointeront sûrement le bout de leurs nez car, entre autres, la convention traitant de questions déterminantes garantissant un travail décent à bord des navires a pour objet :
-de fixer un âge minimum pour le travail à bord des navires de pêche et d’imposer une protection spéciales pour les jeunes pêcheurs,
-de fixer des mesures relatives au logement et à la nourriture à bord des navires de pêche.
Pas en reste, les pêcheurs de l’étranger profiteront également des avantages liés à la ratification, disent les députés majoritairement élu.
Un houleux débat n’a pas manqué d’opposer les deux parties.
« Cet accord a pour but d’améliorer la situation des pêcheurs, dit-Cheikh Bamba Dièye. Je me demande si avant de ratifier, il ne serait pas plus judicieux de modifier les structures. On est spécialistes pour ratifier et si piètres pour faire valoir, » lance-t-il à l’endroit de ses collègues.
Pour parer aux dires de ce membre de l’opposition, bien sûr Abdoulaye Macktar Diop a mis en exergue des faits accomplis par le gouvernement au sein du secteur de la pêche en ces termes : « Ceci n’est pas un débat idéologique, » tonne-le ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur. Nul ne peut remettre en question les investissements qu’il y’a eu dans ce secteur. Je ne vais pas revenir là-dessus, tout a été dit. C’est du concret, »conclut-il.
Au cours de ces échanges, une révélation du député Ndiassé Kâ en a surpris. « Pour les gilets de sauvetage, nous pêcheurs, nous ne les enfilons pas pour aller pêcher parce que l’on nous traite de poltrons, de lébous qui ne sait pas nager. »
Après ce vote, presque à l’unanimité, les députés ont adopté sans débat, deux autres lois. Celui de la convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontalières et des lacs internationaux signée le 17 mars 1992 à Helsinki et celui autorisant le chef de l’Etat à ratifier la convention N 185 de l’OIT sur le travail maritime (MLC), 2006.
Leur attitude montre qu’ils ont voulu passer sans tarder au projet de loi sur l’accord de coopération inter-Etats portant sur le développement et l’exploitation du pétrole et du gaz signé le 9 février 2018 à Nouakchott.
Dès l’entame, une dispute a éclaté entre le député Ousmane Sonko et le président de L’Assemblée nationale.
Le dit-député a voulu soumettre des revendications sur le déroulement de la plénière, avec des votes sans débats qu’il traite d’anormal. Ce qu’a refusé le président Niasse. M. Sonko et lui se sont retrouvés dans des échanges de propos du genre : 《 Tu ne le feras pas, je le ferai…》
Préférant ignorer les dires de Sonko, le président a annoncé l’ouverture des débats puisque trois députés, ont demandé à prendre la parole. Tel un sourd, Ousmane Sonko s’est précipité au parloir et, sans crier gare, le président de séance a pris la porte. Les rapporteurs l’ont suivi, laissant l’hémicycle dans de vives disputes. Pendant une trentaine de minutes, le président a boudé la salle, revenant, avec un large sourire sur les lèvres.
« Je voudrai juste vous rappeler, dit-il, que tant que que je serai assis à cette chaise, aucun député, qu’il soit dans l’opposition ou dans la majorité ne fera ce qu’il veut, où il veut, comme il veut. » Des voix s’élèvent, il poursuit : « Vous pouvez dire ce que voulez. Ce que vous dites, vous ne le dites que dans l’hémicycle. Mais si vous le disiez en dehors de cette assemblée, cela se passerait autrement. » Ces dires du président Niasse ont attisé l’huile sur le feu. Des prises de tête s’en sont encore suivies, bloquant la séance de nouveau, une quinzaine de minutes.