Donald Trump ne se rendra pas à Singapour le 12 juin. Le Président américain qui, depuis quelques jours, laissait planer le doute sur le sommet a tranché : la rencontre historique avec Kim Jong-un n’aura pas lieu comme prévu, le Président américain justifiant sa décision en dénonçant « la colère » et « l’hostilité » du régime de Pyongyang. « J’estime qu’il n’est pas opportun, à ce stade, de maintenir cette rencontre prévue depuis longtemps », indique le Président américain dans un courrier au leader nord-coréen rendu public par la Maison Blanche. Dans ce texte, il laisse planer une menace en évoquant en particulier « la puissance » de l’arsenal nucléaire américain.
Le ton entre les deux protagonistes s’était sensiblement durci ces derniers jours, depuis que la Corée du nord avait refusé une dénucléarisation totale comme exigée par Washington. Il s’est franchement dégradé ce jeudi 24 mai lorsque la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son-hui a qualifié « d’andouille », Mike Pence, le vice-Président américain, menaçant d’annuler ce sommet historique.
Lundi 21 mai, Mike Pence avait affirmé que « ce serait une grave erreur pour Kim Jong-un de penser qu’il pourrait se jouer de Donald Trump ». Il avait également déclaré que la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi, tué lors du soulèvement de son pays après avoir renoncé à l’arme atomique, « si Kim Jong-un ne passe pas un accord » avec Washington sur la dénucléarisation.
« Je ne peux pas cacher ma surprise devant de telles remarques idiotes et stupides venant de la bouche du vice-président américain », a fustigé jeudi Choe Son-hui, dans une déclaration publiée par l’agence officielle KCNA.
Destruction du site d’essais nucléaire
Cette annulation proclamée par le Président Trump intervient le jour même où, précisément, la Corée du Nord a procédé à la destruction du site d’essais nucléaires au cours d’une opération savamment orchestrée par le régime comme un geste de bonne volonté avant un sommet potentiel avec les Etats-Unis. Pyonyang a « complètement » démantelé le site d’essais de Punggye-ri, dans le nord-est, a annoncé l’Institut pour les armes nucléaires de la République populaire démocratique de Corée dans un communiqué. L’ONU a regretté l’absence d’experts internationaux pour vérifier la destruction effective d’une infrastructure qui aurait, par ailleurs, été très abîmée lors du dernier tir.