De Adama SENE, Saint-Louis.
C’est le concert de la franco-sénégalaise, Julia Sarr qui a baissé les rideaux du festival International de Jazz de Saint-Louis tenu à la mythique place Faidherbe de l’Ile. Une 26e édition qui a connu beaucoup de couacs dans l’organisation et dans la programmation. Même si face à la presse, les responsables de l’Association Saint-Louis Jazz ont tenté de se justifier sur les manquements, mais malheureusement sans convaincre. Le président de l’association Saint-Louis/Jazz et ses collaborateurs ont beau expliqué, argumenté mais les ratés étaient difficiles à pardonner pour un événement qui a vécu plus d’un quart de siècle sans interruption.
Acculé par les nombreuses questions relatives aux ratés de programmation et d’organisation du Festival, Me Ibrahima Diop, a demandé de l’indulgence pour le comité d’organisation de la 26e édition. Une demande de bienveillance qui ne peut prospérer pour un événement annuel d’envergure internationale, organisé depuis 26 ans sans interruption. Comme les années précédentes, cette édition a encore enregistré des fausses notes dans la programmation de la scène IN.
Les férus du Jazz se sont déplacés de toutes les régions du Sénégal et de l’Etranger sans voir l’organiste et chanteuse de jazz américaine Rhoda Scott. Revenant sur la défection de la star américaine, le président de l’association Saint-Louis/Jazz a avancé qu’il était impossible de lui trouver l’instrument de musique « Orgue Hammond B3 » dont elle avait besoin pour se produire sur la scène IN. Pourtant le comité d’organisation savait depuis plusieurs mois que sans cet instrument, Rhoda Scott ne pouvait nullement jouer dans la capitale du Nord. Alors pourquoi la maintenir dans la programmation et même lui envoyer son cachet et les billets d’avion pour le déplacement de son groupe ? Le groupe de Didier Lockwood, mort brutalement à 62 ans, au mois de Février dernier et dont la famille avait donné son accord pour une soirée en son hommage ne s’est pas présenté. Pour ce cas également, toutes les sommes dues ont été intégralement versées au concerné sans que le contrat ne soit respecté.
Festival de ratés et de couacs à la 26e édition
Toujours dans la programmation des concerts, l’horaire et l’ordre de passage des groupes n’étaient pas souvent respectés. Il arrivait au public de venir jusqu’au site sans connaitre qui joue réellement. Les préposées à l’accueil et à l’orientation ne maitrisaient pas la programmation des soirées et ne renseignaient pas bien les festivaliers. Sur le plan organisationnel, les couacs ont aussi fait légion. Des festivaliers ont choisi la page facebook de l’Association pour dénoncer les ratés de l’évènement. Il s’agit entre autres de la mise en place des spectateurs, des retards de démarrage des concerts et du non-respect des passages des artistes via le planning distribué au public. Malgré ses 26 ans d’existence, le festival International de Jazz de Saint-Louis peine toujours dans la communication. L’engouement populaire qui doit l’accompagner traine toujours les pieds. Des journalistes venus d’ailleurs ont rebroussé chemin parce qu’ils n’ont pas pu obtenir de badges. Pourtant toutes les formalités ont été remplies en bonne et due forme par ces derniers. Ce que n’a pas nié le chargé de la communication. Une situation qui a révolté plus d’un dans la vieille cité. D’ailleurs pour certains férus du Jazz, l’association refuse le professionnalisme.
« Un festival qui a vécu un quart de siècle ne devait pas vivre de pareils impairs. C’est inadmissible et cela témoigne devant la face du monde l’impréparation dont les organisateurs ont fait montre. Maintenant il faut qu’ils assument leur échec et cèdent la place à d’autres saint-louisiens plus compétents pour la pérennisation du festival » a suggéré un saint-louisien. En guise de réponse à ce concert de couacs inadmissibles, le comité d’organisation n’a trouvé d’autres solutions que de solliciter de l’indulgence. Peut-être avec le projet qu’ils mijotent depuis deux ans, pour voir le Saint-Louis Jazz se transmuer en Fondation d’utilité publique, les choses vont changer. Un statut qui présente des opportunités et autres avantages par rapport à la fiscalité, à la Douane, à l’intervention de l’Etat via les ministères de la culture, de l’économie et des finances, etc.. Mais les responsables de l’association Saint-Louis Jazz sont-ils vraiment prêts pour quitter l’amateurisme dont ils font montre depuis 26 ans ? En tous les nombreux impairs de la 26e édition ne plaident pas pour ce changement tant attendu par les festivaliers et les saint-louisiens.