Le syndicalisme fort, passe par l’unité. Les centrales réunies autour de la confédération syndicales des travailleurs l’ont compris. Un cadre réunissant la Cnts, la Cnts/Fc, l’Unsas, la Csa et l’Udts, veut ainsi consolider cette dynamique unitaire entamée depuis quelques années par leurs différentes organisations.
L’ambiance folklorique bat son plein. A coup sûr, même les passants, à moitié endormis ont dû sortir de leur assoupissement, tellement l’ambiance était à son comble.
Les chants scandés à l’honneur des représentants ou secrétaires généraux donnent vie à un concert. Les dames, en boubou traditionnel de même couleur, en fonction de leur centrale, s’extasient, et agrémentent le climat ambiant en sifflant et battant des mains. Les hommes en tee-shirt de même couleur, ne sont pas non plus en reste. Bref, l’harmonie des tenues et des doléances sont au rendez-vous en ce jour où les travailleurs du monde sont fêtés.
Cette année, la célébration de la fête des travailleurs intervient dans un contexte acerbe de la crise scolaire. Et c’est à la veille de ce 1er mai que le gouvernement et les enseignants ont signé un accord. Accord, qu’Abdou Faty, SG du SELS juge opportun car coïncidant avec la fête dédiée aux travailleurs du monde. Le secrétaire général espère que de cet accord, naîtra un protocole signé par tous les secteurs en lutte, qui permettra aux travailleurs d’être dans de très bonnes conditions et de prendre en charge leurs préoccupations. A la question de savoir si l’enseignement sera maintenant sans ambages, il répond : « Hier nous avons sauvé une année scolaire. Mais notre objectif, est de sauver l’école. Pour que ceci soit le cas, il faudrait dorénavant que cet Etat du Sénégal puisse respecter ses engagements. Car, le respect des accords est un terrain propice qui nous permettra de dérouler les conclusions des assises nationales de l’éducation comportant aussi bien ce que nous souhaitons pour l’école que pour la société. Si le climat social est stable, nous relèverons tous les défis, » dit-Abdou Faty.
De cet entretien entre le gouvernement et les enseignants est ressorti des solutions dont les principales selon le secrétaire général du SELS sont, l’indemnité de logement passé de 60 000 à 100 000frs, des parcelles, des crédits sans intérêts qui leur sont octroyés. Pour parer aux lenteurs administratives qui plombaient la carrière des enseignants, l’informatisation, et de nouveaux diplômes sont à leur portée.
Pour ces leaders, il est temps d’aller « vers de nouveaux changements ». C’est ce qu’abonde Mody Guiro dans ce sens en fredonnant un hymne aux travailleurs dont le discours est fortement accentué sur le Smig revalorisé : « Nous irons jusqu’au bout du monde mais les syndicats ne périront pas. Syndicat ne t’en va pas, dit-il avant de poursuivre, n’oublions pas, que faire un saut qualitatif est primordial, dans la volonté libre et commune de créer un mouvement syndical fort, unifié, capable de faire face de façon ferme, efficace et durable aux dramatiques situations des travailleurs et contribuer ainsi, à leur assurer un bien mieux-être matériel et moral. »
L’essentiel dit-Mody Guiro, est qu’au finish, les centrales partageant les mêmes valeurs puissent aller ensemble. Il est possible de s’accorder sur un agenda réaliste permettant de s’inscrire dans ce nouvel élan de fusion des compétences humaines et matérielles, afin de disposer d’organisations fortes et crédibles aptes à mieux impulser et coordonner les réponses qu’exigent les enjeux et défis que pose le capital du travail.
Le ministre du travail Samba Sy, représentant par ailleurs le gouvernement a clôturé la fête de cette année, pointant un discours insisté sur l’insertion professionnel des jeunes. « Les moyens de la République sont les moyens de tous les fils de la République, » tonne-t-il.
Par ailleurs, comme à l’occasion de chaque 1er mai, des revendications sont aussi faites. Pratiquement, les doléances sont les mêmes que celles de 2017. Pour les syndicalistes, celles-ci constituent les demandes pressantes des travailleurs. Il s’agit de la baisse des prix des intrants pour la relance de la production nationale, la relance des entreprises en difficulté, le paiement des droits des travailleurs des entreprises liquidées ainsi que la revalorisation des salaires catégoriels.