De Alioune Badara SALL, Saraya
Ce 1er mai, fête du travail, est l’occasion choisie par les jeunes réunis autour du conseil départemental de la jeunesse (CDJ) de Saraya pour réclamer à leur manière de l’emploi. C’est au cours d’une marche allant de la case foyer des jeunes de Saraya à la préfecture que ces jeunes ont exprimé et dénoncé le fait qu’ils ne bénéficient point d’une bonne politique de l’emploi malgré la présence de plusieurs sociétés minières dans la région de Kédougou. Durant la procession, les marcheurs ont scandé « nous voulons travailler » et porté des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Ensemble pour l’emploi des jeunes, où passe la main d’œuvre qualifiante des sociétés minière – Zéro Inspection du travail », « Employez les jeunes dans les sociétés ou libérez les couloirs » ou encore « Accompagner les jeunes dans l’agriculture pour éviter l’émigration clandestine ». Madina Sirimana, Khossanto, Madina Baffé, Sabodala, Bembou, Saraya, les jeunes de toutes ces communes et autres grands villages ont fait le déplacement pour marquer cette journée de protestation.
Des protestations qui ont pour nom le manque de considération dont est victime leur département et qu’ils n’ont pas manqué de relayer à travers des slogans souvent durs à l’endroit des autorités du département.
Pour le président du conseil départemental de la jeunesse, qui a lu le mémorandum remis au préfet, l’avenir des jeunes est menacé à cause du chômage, d’un manque de qualification du à l’absence de centre de formation professionnel dans le département de Saraya. L’agriculture aussi fait partie des préoccupations de ces jeunes, un secteur où ils sont prêts à se lancer avec l’appui des autorités. « Nous demandons de ramener le recrutement de la main d’œuvre qualifiante dans le département de Saraya, former les jeunes dans le secteur minier pour leur employabilité. Inclure la jeunesse dans les domaines d’interventions des sociétés minières. Nous voulons avoir des contrats car la rotation n’apporte rien du tout » clame le président du CDJ applaudi par la foule à l’énonciation de chaque préoccupation.
Pour sa part, le préfet Amadou Matar Cissé, après avoir reçu le mémorandum, dira que la revendication des jeunes pour une bonne formation est légitime et qu’il compte le transmettre pour la réalisation de ces centres de formation. Concernant la demande des jeunes à avoir des contrats de travail dans les sociétés minières, le préfet s’est voulu clair en soutenant que pour occuper certains postes dans ces sociétés, il faut avoir une bonne formation professionnelle. Il ajoute que « Même au niveau des sociétés minières, il y’a des formations. On peut vous prendre, vous former progressivement jusqu’à ce que vous ayez l’aptitude à occuper certains postes. Il y’a beaucoup de possibilités qui s’offrent à la jeunesse de Kédougou. La question de l’emploi existe partout. Et ce n’est pas à l’Etat de donner de l’emploi. Les seuls emplois qu’il peut donner sont ceux de l’administration. Il faut diversifier les emplois, il faut prospecter des créneaux porteurs comme le commerce».
Le préfet a par ailleurs félicité les jeunes de cette initiative.
Après la marche, ils se sont retrouvés à la case foyer des jeunes pour un forum sur l’emploi des jeunes animé par M. Cheikh Omar Diarra l’inspecteur départemental de la jeunesse. Il est revenu sur la délégation pour l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) qui a permis à la région de Kédougou de bénéficier d’une enveloppe de 230 millions sur un budget de 30 Milliards. Pour rappel, les kédovins ont jugé insatisfaisants ces fonds et ont demandé qu’ils soient revus à la hausse.