Le Président Macky Sall a déclaré ouverte la 13e édition de la biennale de l’art contemporain. Cette manifestation phare de l’agenda culturel sénégalais accueillant des artistes de tous les continents est le rendez-vous des amoureux de l’art et de la culture.
L’entrée du grand théâtre où s’est tenue la rencontre donnant le départ des festivités offre un avant-goût de ce que réserve cette 13e très attendue rencontre culturelle. La troupe des supporters de la Casa, en tenue traditionnelle diolas font l’ambiance. C’est donc à travers chants et danses qu’ils souhaitent la bienvenue aux invités. Deux stands, du Rwanda et de la Tunisie, les pays invités d’honneurs rendent vivant le décor.
Comme lors des précédentes biennales, cette édition joue avec le symbole des couleurs. Le Rouge, cette fois-ci, est à l’honneur, comme l’indique le thème, « L’Heure Rouge ». Des multiples significations du Rouge, nous retiendrons principalement, celle de l’énergie transformatrice, de l’émancipation, de la liberté et de la responsabilité. Plus que les mots, de la bouche de certains artistes, les œuvres qui seront présentées illustreront ce choix.
Personnalités de l’Etat, hôtes, artistes et écoliers, se sont régalés devant les prestations teintées du sceau de l’appartenance culturelle. C’est à travers l’art musical, une sonorité typiquement arabe que la Tunisie a signé son entrée à cette rencontre. Entre autres, le Cameroun s’est distingué à travers la danse contemporaine après que le Sénégal leur ait montré la voie sur des chants choraux, et une prestation de danse lébou.
Le ministre de la culture Abdou Latif Coulibaly affirme que cette Biennale 2018 sera, on n’en doute point, une édition marquante, placée sous le double sceau du renforcement des acquis et de l’innovation. « En promouvant l’art contemporain africain, dans toute sa diversité et son universalité, la Biennale de Dakar accompagne l’émergence d’un marché de l’Art, même s’il est encore dans ses balbutiements en Afrique en général, dit ministre culturel. De ce fait, une place respectable est à conquérir sur la scène internationale, aujourd’hui marquée par une vivacité étonnante, un foisonnement d’œuvres contemporaines inspirées par l’Afrique. »
Événement incontournable, la Biennale de Dakar se veut, à coup sûr, une vitrine de ce dynamisme de l’Art africain.
A cette occasion, le grand prix du chef de l’Etat Léopold Sédar Senghor est décerné à Laeila Adjovi du Bénin des mains du Président Macky Sall. La lauréate obtient grâce à ses talents de photographe contemporaine 20 000 000francs CFA.
Chaque prestation, chaque discours, chaque décernement de prix est accompagné par la musique des forces armées du pays de la Téranga.
Depuis la dernière édition, des figures du monde des arts visuels et non des moindres, nous ont quittés. La Biennale s’est acquittée de son devoir de mémoire. Plus que la mémoire des noms, leurs paires ont célébré ce qui les rattache à l’immortalité : leurs œuvres. Les hommages rendus à travers une minute de silence demandé par le chef de l’Etat sénégalais ont rendu vibrant son discours. « Je me fais personnellement l’avocat du financement de la biennale, débute-le Président Sall. Pour le rayonnement de cette manifestation hautement culturelle, je fais passer la dotation budgétaire qui lui est allouée de 500millions chaque deux ans à 500 millions par an. Ce qui fait, 1milliard. Seulement, poursuit-il, il y a des exigences. Outre le financement, il va falloir instaurer une formation et la promouvoir. Parce qu’il nous faut rompre avec l’idée reçue du genre l’artiste naît artiste. Pour cela l’école nationale des arts et de la culture de Diamniadio joueront un rôle essentiel. L’autre exigence est un défi majeur. Celui de valoriser la création culturelle. »
« Ré enchantements, » l’exposition internationale, au cœur de la manifestation, entend montrer une Afrique et des africains dont l’objectif est de ré enchanter le monde, par le résultat d’une sélection d’artistes africains et de la diaspora.
« Comprendre les artistes dits africains, c’est être capable de déchiffrer le langage original dans lequel chacun, à sa manière, dit son appartenance au monde, » dit-Simon Njami directeur artistique.
C’est ce regard qs dimensions du temps que cette treizième édition de la Biennale Àde Dakar va mettre en scène. L’Afrique est une formidable métaphore pour dire le monde. Et Dakar représente le lieu de rendez-vous privilégié pour nouer un dialogue polysémique. Elle nous dit l’Humanité, non seulement dans sa composante africaine, mais également dans sa traduction la plus large, la plus universelle. L’art est, sans doute, le domaine à travers lequel peuvent se dire des choses qui vont bien au-delà des limites imposées par le langage. De l’Asie à l’Amérique, en passant par les Caraïbes et l’Europe, cette biennale 2018 est là pour confirmer qu’à ce fameux «rendez-vous du donner et du recevoir», l’Afrique ne vient pas les mains vides.