Quarante cinq ans après sa mort tragique dans des circonstances jamais élucidées, la photo d’Omar Blondin Diop trône aujourd’hui dans la salle du musée historique de l’île de Gorée, qui fut à l’époque, lorsque le Fort d’Estrées servait de prison civile pour les détenus récalcitrants, sa cellule mortuaire.
Omar Blondin Diop qui avait seulement 26 ans lorsque l’administration pénitentiaire sénégalaise annonça son suicide par pendaison dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Et, malgré son engagement, Omar Blondin Diop reste peu connu par la la nouvelle génération.
Très tôt engagé dans la lutte révolutionnaire post-indépendance contre le régime du Président-poète Léopold Sedar Senghor avec le parti unique.
Brillant jeune intellectuel sénégalais, admis à la prestigieuse Ecole Normale Supérieure de Paris, agrégatif, philosophe, orateur hors pair, militant convaincu, il était « mal aimé » du Président de la République, Léopold Sédar Senghor. C’est là-bas à Paris qu’il va d’ailleurs côtoyer Daniel Cohn-Bendit à la Fac de Nanterre leader à l’époque des soixante-huitare de France.
Il sera arrêté lors des événements du 15 janvier 1971 par le régime malien de même que tous les réfugiés politiques sénégalais en exil à Bamako. Son frère raconte qu’on a trouvé dans sa poche sa lettre, ce qui a été fatal pour Omar Blondin Diop. Ils seront extradés lui et ses camarades vers le Sénégal et condamné à 3 ans de prison en mars 1972.
Ils vont être arrêtés, jugés et emprisonnés sur l’ile de Gorée, où il mourut. Une mort jusque jusque-là non encore éclairée. En effet, si les autorités de l’époque parlent de suicide, la famille dont son frère arrêté lui aussi à l’époque, réfutent cette thèse simpliste et parle d’assassinat.