De Thierno Baye DIENE, Matam
L’argent défraie la chronique dans la paisible commune de Thilogne, située à 50 km au nord de Ourossogui. Les femmes du directoire des femmes en élevage (DIRFEL) soutiennent avoir été privées du financement de leurs projets parce qu’elles sont accusées de ne pas être des militantes de l’APR. Ainsi, pour exprimer leur colère, elles se sont donné rendez-vous chez leur présidente Coumba Ngaïdé. « Nous sommes frustrées au plus haut point car nous sommes victimes d’une injustice notoire, notre présidente est parvenue à décrocher un financement par le biais du GIE qu’elle a mis sur pied, mais des individus sont allés voir les bailleurs pour leur dire de bloquer le financement car nous ne sommes pas des militantes de l’APR, ce qui est archi faux. » tonne Fatimata Mbodj
Aux premières heures du magistère de Macky Sall, Moustapha Diop, Le ministre délégué́ en charge de la Micro finance et de l’Economie solidaire d’alors, avait promis des financements à hauteur de 600 millions de FCFA aux femmes de Matam. La répartition de ce montant a été arrêté à la somme de 20 millions de FCFA pour chaque commune de la région. Plus de deux ans plus tard, certaines localités à l’image de Nabadji Civol ont perçu leur argent ce qui n’est visiblement pas le cas de Thilogne. Fatimata Mbodj poursuit : « Macky Sall fête ses 6 ans à la tête du pays, mais nous aussi femmes de Thilogne, nous fêtons 6 ans de frustration. Depuis qu’il a été élu en 2012, nous n’avons reçu aucun financement alors que dans d’autres communes les femmes ont reçu leur argent. »
Ces femmes sont accusées d’êtres des militantes de Mamadou Elimane Kane, un leader que les autres tendances de l’APR considèrent comme un opposant. « Mamadou Elimane Kane, n’a jamais voté pour l’APR. Aux élections de 2012, il était dans le camp du PDS et même aux dernières législatives, il s’est démarqué du Benno pour aller rejoindre la liste OSEZ L’AVENIR de Aissata Tall Sall. Alors cet individu ne peut pas être considéré comme un apèriste » révèle un responsable politique de Thilogne sous le couvert de l’anonymat.
La responsable des femmes de Thilogne, Sokhna Diallo, interrogée reconnait que les femmes de sa localité attendent toujours leur financement mais qu’elles ne sont pas du tout en colère contre le régime comme l’ont laissé entendre Fatimata Mbodj et ses camarades.
A quelques encablures de l’élection présidentielle, les leaders Sidy Kawory Dia, Almamy Bocoum, Sidy Ben Oumar Kane, Abou Guissé et Mamadou Elimane Kane sont appelés à remobiliser leurs militantes autour de l’essentiel pour éviter une débâcle de l’APR dans le salndu Fouta.