Le Sénégal accueille du 25 au 29 avril le Président du Cap-Vert ; Jorge Carlos de Almeida Fonseca. Le chef de l’Etat dont le pays se situe à quelque 500 kilomètres des côtes du Sénégal a été invité à donner sa vision de la démocratie à l’université Cheikh Anta Diop.
C’est dans la matinée du vendredi 27 avril 2018 que le chef de l’Etat du Cap-Vert a tenu une conférence à la salle Khaly Amar Fall de l’université Cheikh Anta Diop. Une salle qui avait accueilli avant lui un certain Nelson Mandela. Les amphithéâtres, le Président du Cap-Vert les connait bien puisqu’il a officié pendant des décennies comme professeur d’université à Lisbonne.
Jorge Carlos de Almeida Fonseca qui est très à l’aise en français se sent presque chez lui. En effet, il a tenu a rappeler à l’assistance que son frère, le poète Mario Fonseca a passé une grande partie de sa vie à Dakar. Le Sénégal et le Cap-Vert, au-delà de leurs liens historiques, sont considérés comme des pays de bons élèves en matière de démocratie.
« Le Sénégal et le Cap-Vert peuvent être fiers d’être deux démocraties exemplaires dans le continent », a déclaré le Président Cap-Verdien. « La liberté est un pilier fondamental de notre modèle », dit-il en faisant référence à son pays. En effet, le Cap-Vert est cité comme exemple en matière de démocratie en Afrique avec le Sénégal et le Bénin. Ces pays se caractérisent par l’alternance au sommet de l’Etat par les urnes.
« L’Afrique doit retrouver sa confiance en soi »
Pour le Président de Cabo Verde, le développement durable va de pair avec la démocratie. « L’Afrique a besoin d’une nouvelle pensée politique », a déclaré le chef de l’Etat. Il ajoute cependant qu’on ne devrait pas non plus faire fi des valeurs universelles auxquels nos Etats sont attachés. Pour peser dans les instances de décision internationales, « l’Afrique doit retrouver sa confiance en soi », estime-t-il. Le Président capverdien d’ajouter que pour construire un monde meilleur, l’économie seule n’est pas suffisante, les valeurs sont toutes aussi importantes.
« Nous sommes confrontés à un défi sécuritaire et d’intégration », a déclaré celui dont le pays est membre de la CEDEAO. Plusieurs pays membre de l’organisation sous régionale sont confrontés à des problèmes de sécurité. Il estime que la lutte contre ce phénomène ne doit en aucun cas tordre le cou à la démocratie. « La sécurité ne doit pas être une alternative à la démocratie », a-t-il déclaré. « Elle est fondamentale à l’intégration de nos populations.
Le Président du Cap-Vert tient à rappeler que c’est en 1991 que la démocratie du pays a connu un tournant. Il faisait d’ailleurs partie des rédacteurs de la constitution de son pays en 1992. Si les signaux économiques de ce pays sont au vert, Fonseca regrette que son pays n’ait toujours pas atteint le niveau de vie souhaité. En effet, cet archipel d’Afrique de l’Ouest est un pays « aux ressources naturels très limités », il reste donc dépendant de l’extérieur.
Le chef de l’Etat a terminé son discours par un appel au rapprochement, à l’échange et à la coopération entre la douzaine d’établissements supérieurs que compte son pays et ceux du Sénégal.