L’ambiance sur le marché est encore réservée et assez lugubre, mais les vendeurs ont le sourire. Ils sont heureux de reprendre leurs activités : « Nous sommes très contents de la réouverture du marché artisanal. Le marché est ouvert, je suis content. Vraiment, j’appelle tous les clients et les clientes, tous les gabonais et les étrangers, tout le monde, venez voir, le village est ouvert ».
Les clients sont encore rares. Dans un couloir du marché, deux maliennes venues chercher des souvenirs pour un dignitaire religieux en séjour au Gabon : « Je cherche un tableau pour notre président du Conseil islamique malien. C’était un événement isolé. C’est passé, c’est passé. En tout cas, il n’y a pas de souci ».
Les vendeurs ont vaincu la peur. Ils n’oublieront certainement jamais la date du 15 décembre 2017. Ce jour-là, le nigérien Arouna Adama avait fait irruption dans le marché de souvenirs et attaqué au coûteau deux journalistes danois. « Pour nous, c’était comme un rêve. On se lève un matin, on voit vraiment quelque chose qu’on n’a jamais vu, quelque chose qui fait couler le sang. Nous avons été traumatisés », témoigne un vendeur.
Arouna Adamou est toujours en détention préventive à la prison centrale de Libreville, où il attend son procès.