En janvier, l’ONU avait accordé jusqu’à fin mars aux parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de l’accord de paix signé en 2015.
L’ONU va prochainement entreprendre d’identifier les maliens qui font obstruction à la paix dans leur pays en vue de leur imposer des sanctions, ont affirmé mercredi 11 avril la France et les Etats-Unis. « Les retards conséquents » dans l’application de l’accord de paix de 2015 « nous conduisent à devoir aller plus loin », a estimé l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Mali.
« Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », a abondé Amy Tachco, diplomate américaine. L’ambassadrice britannique Karen Pierce a apporté son « soutien » à l’identification de « ceux qui font obstruction, retardent ou menacent l’application de l’accord de paix, afin de leur imposer des sanctions ».
La Russie elle, a mis en garde contre toute précipitation. « L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier recours », a estimé lors de la réunion de l’ONU l’ambassadeur russe adjoint, Dimitri Polyanski, mettant en garde contre toute « hâte ». « Il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix » et « le maintien de la sécurité est prioritaire », a-t-il dit.
« Une mesure de dernier recours »
« La France engagera avec ses partenaires dès les prochaines semaines un travail visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix », a précisé M. Delattre. L’objectif, selon lui, est de viser « dans un premier temps une série de responsables qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ».
Lors d’une rencontre ultérieure avec des médias, l’émissaire de l’ONU au Mali Mahamat Saleh Annadif a précisé que des sanctions étaient « un levier extrêmement important » pour pousser le Mali à la paix. A l’origine, c’est le Mali qui a demandé à l’ONU de prévoir un régime général de sanctions, a-t-il rappelé. Selon lui, si des sanctions étaient imposées, elles pourraient viser des individus figurant dans les trois parties signataires de l’accord de paix : le gouvernement malien, la Plateforme des mouvements d’autodéfense et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).