Les petits pélagiques, ressources halieutiques constituées d’espèces de poissons vivants en surface ou entre les deux eaux (Sardine, Maquereau, Chinchards, Anchois et sardinelles), au Sénégal plus représentés par les « Yaboyes », sont une ressource extrêmement importante pour la sécurité alimentaire des populations sénégalaises en particulier et d’Afrique de l’Ouest en général, c’est ce qu’a soutenu ce mardi 27 mars la docteur Charlotte Karibuyoye Said, directrice du programme Afrique de l’Ouest de la Fondation MAVA pour la nature.
« C’est une ressource qui joue également un rôle extrêmement important comme source de revenus pour les familles », a-t-elle prononcé lors de l’ouverture d’une réunion de 2 jours du comité de pilotage du plan d’action 8 de la stratégie MAVA 2016-2022.
La réunion de la MAVA s’est déroulée sous le thème « Gestion durable des stocks et sites côtiers critiques des petits pélagiques ». Un plan d’actions sera développé sur les ressources halieutiques, et plus spécifiquement les petits pélagiques qui constituent une composante majeure des ressources halieutiques exploitées en Afrique de l’Ouest.
7 pays en Afrique de l’Ouest (Cap Vert, Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée et Sierra Leone) sont concernés par ce plan. Les pays cités ont en partage des milieux écologiques, des ressources naturelles, des stocks halieutiques particulièrement les petits pélagiques ainsi que des réalités culturelles et politiques.
« Nous avons lancé un processus de réflexion et des priorités d’intervention ont été relevées. Alors, on s’est rendu compte qu’il y avait 3 grands axes qui intéressaient les pays, notamment l’amélioration de la qualité des données qui sont recueillies sur la pêche des petits pélagiques », a-t-elle dit.
A l’en croire, il s’agit, pour la première composante par exemple d’améliorer les données sur la ressource « petit pélagique » pour aider les pays à prendre les bonnes décisions en matière de gestion durable de cette ressource.
La deuxième composante, relève la directrice de MAVA pour la nature, concerne la gestion des sites côtiers qui jouent un rôle important dans la reproduction de cette ressource. Il s’agit ainsi de promouvoir une bonne protection et une bonne gestion de ces espaces. Pour la dernière composante, a-t-elle fait comprendre, il s’agit du plaidoyer, de l’information, de la transparence en matière de gestion des pêcheries surtout des petits pélagiques.
« Ce sont trois actions complémentaires, donc, trois projets distincts et l’enjeu de cette réunion est de pouvoir réunir tous ces acteurs pour qu’ensemble ils puissent avoir une vision partagée de l’objectif final, c’est-à-dire la gestion durable des petits pélagiques », a dit docteur Charlotte Karibuyoye Said.
Elle a indiqué que le Réseau régional des Aires marines protégées de l’Afrique de l’Ouest (RAMPAO), la Commission sous-régionale des pêches (CSRP) et le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et Marine en Afrique de l’Ouest, parties prenantes, doivent voir ensemble comment collaborer et construire des synergies pour arriver à cet objectif.
« Ce plan d’action appartient à tous les acteurs et nous devons travailler, de concert, pour y arriver. Ce qui fait que la complémentarité, la synergie et la solidarité doivent être de mise », a ajouté la directrice de la MAVA.
Soulignant l’importance d’une bonne communication entre les acteurs, une entente mutuelle pour arriver à une situation « où tout le monde est au même niveau d’information ».
« Parce que, si une composante n’atteint pas ses résultats, c’est tout le plan d’action qui aura échoué », a-t-elle prévenu, rappelant que les espèces concernées sont la sardine, les sardinelles, l’ethmalose, le mulet jaune, le maquereau et les chinchards qui représentent jusqu’à plus des ¾ des espèces débarquées dans certains pays comme la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie.