Niamey a accueilli, ce mardi 6 février, un sommet du G5 Sahel réunissant les Présidents des cinq pays qui composent cette force conjointe (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). Au menu de cette rencontre au Niger, la prise de fonction du Président nigérien Mahamadou Issouffou à la tête du G5 Sahel, le bouclage du financement de cette force et sa montée en puissance.
Le Président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, se dit rassuré : « Permettez que je dise ma totale confiance et conviction à la montée en puissance très prochaine du G5 Sahel, au moment de passer un relais assuré à notre frère et ami, le Président Mahamadou Issoufou… »
Les chefs d’Etat vont plancher sur la recherche de financements complémentaires. En janvier, à Bamako, ils ont décidé de mettre en place un fonds fiduciaire pour accueillir les contributions. Mais malgré les engagements de l’Union européenne et de plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, le compte n’y est toujours pas.
Ce mercredi 7 février, le Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, l’a rappelé à la tribune, seuls 294 millions d’euros ont été mobilisés sur les 450 qu’attendent les pays membres. Et toujours, aucun mécanisme de financement pérenne n’a pour l’instant été trouvé. Les chefs d’Etat vont donc faire un point dans l’après-midi du mercredi, sur la question avant le prochain rendez-vous, la conférence des donateurs du 23 février, à Bruxelles. Ils espèrent bénéficier de l’aide des Etats-Unis.
Deux opérations transfrontalières ont déjà été menées
La force du G5 est pour l’instant en rodage. Deux opérations transfrontalières ont déjà été menées avec les premiers bataillons disponibles. Deux QG sont prêts à Sévaré au Mali où se trouve le commandement, et à Niamey au Niger. Mais ce qu’on appelle les fuseaux centre au Tchad et ouest en Mauritanie ne sont pas encore opérationnels même si les choses commencent à s’organiser, en tout cas du côté de la frontière Mali / Mauritanie.
Le Président français Emmanuel Macron a fait savoir à plusieurs reprises qu’il souhaitait que la force remporte rapidement ses premières victoires. Florence Parly, la ministre française de la Défense, se trouvait d’ailleurs à Niamey ce 7 février auprès des chefs d’Etat du G5. Elle a par ailleurs demandé, il y a quelques jours, au Japon de fournir une aide financière ou matérielle au G5.
A l’occasion de ce sommet, le G5 a changé aussi de présidence. Le Président IBK a passé le flambeau à son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, pour une année de présidence tournante. A cette occasion, le secrétaire permanent est lui aussi remplacé. Maman Sidikou, l’ancien patron de la Monusco en RDC, remplace un autre Nigérien Mohamed El Hadj Najim en poste depuis la création de l’organisation.