Un terrain de football, un autre pour le handball et le basketball, un jet d’eau, une cascade d’eau, un espace de musculation en travaux, c’est le nouveau visage de l’ancienne place de l’Obélisque devenue La Place de la Nation. Les enfants ne sont pas en reste. Un espace de jeux leur a été également construit et pour les besoins de sécurité, il est recouvert de sable.
Aménagée il y a plus d’un an, la Place de la Nation est ouverte à toute personne qui souhaiterait se changer les idées, pratiquer une activité physique ou un sport collectif. Et pour certains, c’est un cadre idéal pour les révisions.
Appuyée sur le grand portail de La Place de la Nation, Oumy Ndoye Ba, a la tête plongée dans son cahier. Élève en classe de Terminale au lycée John Fitzgerald Kennedy, elle regrette la fermeture des lieux à cause de la grève. « Lorsque l’espace était ouvert, avec mes copines on en profitait pour faire nos révisions en groupe ici. Les fleurs sont belles et pour moi, le fait de les contempler me donnait l’envie de réviser. Maintenant que c’est fermé, je viens lire devant le portail ». Nous a confié la jeune fille qui espère que l’espace leur sera bientôt ouvert.
Djiba Gérald éprouve aussi des regrets par rapport à la fermeture des lieux. Habitant au quartier Colobane, il fréquente l’espace deux fois par semaine, à ses heures perdues. Selon lui, les responsables auraient dû communiquer sur les motivations qui ont entrainées à la fermeture des lieux. Par contre le jeune homme déplore le manque d’hygiène des populations qui viennent au jardin. Il demande aux autorités de sensibiliser davantage. « C’est l’indiscipline sénégalais. Les responsables doivent continuer la sensibilisation auprès des personnes, car cet endroit est parfait pour le repos mental, pour faire le vide dans sa tête et ce, malgré le bruit des enfants lors de la récréation ».
Même si, le jardin est fermé, n’empêche que les gardiens font leur travail qui consiste à arroser les fleurs et nettoyer les alentours. En ces temps de fraîcheur, nous avons croisé trois d’entre eux qui, le temps d’une causerie avaient pris place sur les bancs publics. Malgré les blousons, ils grelottent et sont recroquevillés sur eux-mêmes. Où ils sont assis, on voit nettement des mouchoirs usés, les papiers-journaux, les emballages de bonbons et d’autres détritus. Les vigiles expliquent que certains déchets viennent de l’immigration des oiseaux, et d’autres des visiteurs.
En l’absence de leur responsable, Cheikh Ngom s’est proposé de se prononcer. « C’est incroyable comme le sénégalais est indiscipliné. Il y a des enfants qui marchent sur les fleurs, et lorsque tu le leur interdis, ils te répondent que c’est pour nous tous ».
Pourtant, s’il y a quelque chose qui est bien présente dans presque tous les coins du jardin, ce sont les poubelles. Pour espérer changer les mentalités de plus d’un, Cheikh Ngom demande aux populations qui visitent La Place de la Nation de se porter garant des lieux. « La population doit en prendre soin. C’est un bien public, par conséquent, il revient à toute personne de le préserver ».
Cheikh Ngom ne pouvant pas se prononcer sur le coût des travaux, les objectifs qui ont animé ce projet et les mesures qui auraient été prises contre l’indiscipline des uns, nous, nous sommes approchés du Ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, qui malheureusement ne s’est pas prononcé.