Dans une interview accordée à France Football, Zinedine Zidane s’est confié sur son rôle d’entraîneur au Real Madrid qui est dans une mauvaise phase en Liga. Englué dans une saison difficile, l’ancien meneur de jeu des Bleus pose un regard lucide sur son poste et évite de trop se projeter dans l’avenir.
Voilà deux ans, presque jour pour jour, que Zinedine Zidane s’est installé sur le banc du Real Madrid. Et après avoir réussi des débuts féériques, en remportant notamment deux Ligues des champions, l’entraîneur français traverse une période beaucoup plus difficile. Son équipe, distancée par le Barça en Liga, va jouer sa saison face au PSG en 8es de finale de la Ligue des champions. Un contexte brûlant qui n’effraie pas l’ancien n°10 des Bleus. Au contraire.
« J’ai envie de montrer que je peux être un bon entraîneur dans la difficulté, a-t-il confié à France Football. Je suis armé contre ça. Des gens pensent que tout est toujours simple pour moi, que je fais tout à l’instinct, mais c’est faux. Que ce soit comme joueur ou comme entraîneur, j’ai toujours bossé (…) Je me suis préparé à ce que ce soit compliqué. Je ne suis donc pas surpris quand les choses fonctionnent un peu moins bien, je sais réagir. Aujourd’hui, oui, le danger est là, mais je ne vais pas changer. » Un état d’esprit qui lui permet de prendre du recul sur les événements. Histoire de rester toujours mesuré au pays de l’emballement.
« Je sais me protéger »
« Les pressions extérieures ne m’affectent pas. Je mets mon bouclier, rien ne peut me perturber, explique Zizou. Quand je rentre à la maison, je coupe, j’enlève la prise. Je sais que beaucoup d’entraîneurs n’arrivent jamais à décrocher de leur travail. Moi, j’ai cette capacité. Je rentre chez moi, je retrouve ma femme, mes enfants, je vais voir un spectacle ou dîner avec mon épouse. Je me ressource parce que c’est indispensable (…) Je sais me protéger. Je ne suis pas dans l’euphorie quand on gagne et je ne suis pas au fond du gouffre quand on perd. »
Pourquoi Zidane ne sera pas viré avant de défier le PSG
Une lucidité qui lui interdit de se projeter trop loin avec le club merengue. Car malgré son aura, le coach de 45 ans garde en tête que son fauteuil reste éjectable: « Je sais qu’un jour ça va s’arrêter au Real. Alors, j’en profite et je me donne tous les moyens de réussir. Je me dis: s’il me reste dix jours ici, eh bien, fais ces dix jours à fond. Si c’est six mois, fais ces six mois à fond. Je sais que je ne vais pas rester dix ans. L’envie d’en profiter me donne cette énergie que j’essaie de transmettre à mes joueurs. »