Le sort de l’adolescente palestinienne inquiète la communauté internationale. Un tribunal militaire a prolongé, pour au moins deux jours la détention de la jeune militante palestinienne de 16 ans Ahed Tamimi. Ce lundi 15 janvier, elle était de nouveau entendue par un tribunal militaire israélien. L’enjeu est son maintien en détention provisoire ou sa remise en liberté. Le juge prendra sa décision ce mercredi 17 janvier.
L’icône de la cause palestinienne a été arrêtée il y a bientôt un mois. Une icône pour les palestiniens, Ahed Tamimi est, selon Israël, une « véritable actrice ».
En insistant sur le caractère dangereux d’Ahed Tamimi, le parquet militaire a demandé la prolongation de sa détention jusqu’à la fin de son procès.
Une réquisition que la défense a essayé de démonter point par point en soulignant que cet emprisonnement est contraire aux conventions internationales sur les droits de l’enfant.
Mais aussi en citant l’exemple de colons israéliens ayant agressé des membres des forces de sécurité et qui bien qu’ayant été inculpés ont été libérés en attendant leur jugement.
En somme selon l’avocate d’Ahed Tamimi, il y aurait deux poids deux mesures selon que l’on soit palestinien ou israélien. Mais il est aussi question du traitement particulier infligé à l’adolescente devenue une icône palestinienne.
Sa famille dénonce un acharnement judiciaire. L’armée qui l’a arrêtée quatre jours après les faits, se défend d’avoir cédé aux pressions médiatiques, et politiques.
Le ministre israélien de l’Education Naftali Bennett avait ainsi affirmé qu’Ahed Tamimi est passible d’au moins 7 ans de prison. « Traitement discriminatoire » Durant l’audience devant le tribunal militaire d’Ofer, lundi 15 janvier, l’accusation a réclamé qu’Ahed Tamimi reste en prison jusqu’à son procès, ce qui pourrait signifier des mois d’incarcération.
L’avocate de la jeune militante, Gaby Lasky a plaidé pendant des heures pour son placement en résidence surveillée. Elle a argué qu’Israël enfreignait la convention internationale des droits de l’enfant, stipulant en particulier que l’emprisonnement d’un enfant doit être une mesure de « dernier ressort » et « aussi brève que possible ». « Comment la considérer comme dangereuse alors qu’elle est connue des forces de sécurité et qu’elle n’avait jamais été arrêtée auparavant » pour des faits antérieurs au 15 décembre, a-t-elle poursuivi.
Dans un communiqué, Amnesty International a réclamé qu’Ahed Tamimi soit relâchée sans attendre. Son arrestation et la procédure en cours « mettent en lumière le traitement discriminatoire de la part des autorités israéliennes à l’égard d’enfants palestiniens qui osent résister à la répression, souvent brutale, exercée par les forces d’occupation, » dénonce l’organisation.
Et sur internet, dans son pays et dans le monde, la mobilisation s’amplifie, plusieurs pétitions circulent. Elles demandent à mettre fin à la détention d’Ahed Tamimi et plus généralement à celle des enfants palestiniens emprisonnés par Israël.