L’Université Cheikh Anta Diop a accueilli lundi 29 janvier un colloque sur « les jeunes, la santé et le dividende démographique sur le Sahel. » Monsieur Mabingué Ngom, invité du comité scientifique s’est penché sur la situation démographique du Sahel et de l’Afrique en général. Le directeur du Fonds de Nations Unies pour la Population (UNFPA) estime que l’Afrique doit faire de sa jeune population des acteurs du développement du continent.
Pour une main d’œuvre de qualité, la santé et l’éducation de nos jeunes doivent être au cœur de la politique de nos Etats. C’est le leitmotiv du discours de Mabingué Ngom lors de la conférence inaugurale qu’il a animé à l’UCAD II. Selon lui, les jeunes sont les futurs acteurs du développement du Sahel.
La jeunesse est un levier sur lequel nos Etats peuvent s’appuyer pour profiter de leur forte croissance du moment. L’éducation est essentielle pour atteindre cet objectif, un défi de taille pour les pays du Sahel puisque le taux d’analphabétisme est encore important dans la région. « L’éducation doit être perçue comme une politique de développement qui doit permettre de capturer les dividendes démographiques », a déclaré l’initiateur de Young people First.
Mabingué Ngom est venu assister au lancement de la chaire de l’UNESCO « Education et Santé » à l’Université Cheikh Anta Diop. Elle vise à promouvoir la recherche, la formation et le soutien au développement des politiques et pratiques dans le champ de la promotion de la santé des enfants et adolescents à l’école et dans son environnement. « L’UCAD s’est engagé dans un programme de résolution de problèmes de sociétés du point de vue de l’éducation et de la santé », a précisé Pierre Sarr, doyen de la Faculté des Lettres et sciences humaines.
Augmenter le nombre de filles instruites
Pour continuer à tirer profit de son capital humain, « l’Afrique ne doit pas continuer à exclure 50% de sa population », a déclaré Mabingué Ngom en faisant allusion aux filles dont le taux de scolarité reste faible dans la région. « Plus de 40% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans en Afrique subsaharienne », a-t-il ajouté. De plus, 1/3 des filles est inscrit au secondaire avec un taux de grossesse précoce encore très élevé.
Le directeur de l’UNFPA appelle par ailleurs à la démocratisation de l’éducation sexuelle dans les pays de la région. Il tient à rappeler que cette éducation sexuelle n’est pas une invitation à la promiscuité ou à la débauche. Au lycée de jeune fille de N’djaména, des jeunes filles ont commencé à s’abstenir même celles qui étaient sexuellement actives, suite à la mise en place d’un programme d’éducation sexuelle dans l’établissement scolaire.
L’expert conclut ses propos en attirant l’attention de nos gouvernants sur la croissance démographique de nos pays. S’il ne parle pas de contrôle de naissance, il relève que les investissements des Etats sont noyés par le croît démographique. Il appelle à la responsabilité des parents puisque pour lui, ce n’est pas à l’Etat de déterminer le nombre d’enfants que doit avoir une famille.