L’armée birmane a admis ce mercredi 10 janvier, son implication dans le massacre de dix Rohingyas, reconnaissant également pour la première fois l’existence de charniers de membres de cette minorité musulmane dans l’Etat Rakhine (nord).
« Des habitants du village d’Inn Din et des membres des forces de sécurité ont reconnu avoir tué dix terroristes bengalis », a indiqué le bureau du chef de l’armée dans un post sur Facebook, rappelant des faits survenus le 2 septembre.
Dans son compte-rendu, l’armée précise que les forces de sécurité ont fait prisonniers dix Rohingyas et les ont tués alors que des violences faisaient rage à Inn Din et dans ses environs. «La décision a été prise de les tuer dans un cimetière», précise le message posté sur Facebook.
Le message utilise un terme péjoratif pour désigner les Rohingyas, victimes d’une campagne de répression de la part de l’armée birmane que l’ONU a évoqué une opération de nettoyage ethnique.
Pour rappel, les musulmans Rohingyas représentent la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire. Victimes de discriminations, ils n’ont pas de papiers d’identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n’ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux.